La Brède, "du visible à l'introuvable"

 

*" Cultures et traditions locales : du visible à l'introuvable" :

par Anne Marie et Jean Claude Caron; 1996;

 

 

téléchargez texte La Brède

 

ci-dessus photos : aérienne par Montuzet (Helitech)  clocher église, porte des Templiers, ruisseau Saucats, Samson (déplacé au musée d'Aquitaine), remise de couronne à la Rosière par la comtesse de Chabannes ;

LA BREDE Chef lieu d'un canton qui compte 13 communes sur les 543 communes de Gironde. LA BREDE, situé dans la région des Graves, a une tradition viticole ancienne mais l'urbanisation et la forêt qui couvre au moins 50% de sa superficie ont pris le pas sur le vignoble. Toutefois un espoir de renaissance existe, la vigne actuellement s'étend sur un peu plus de 150 hectares. Superficie : 2347 hectares, Altitude 26m, Population 3119 habitants (1999) il faut signaler qu'à cette population municipale il faut ajouter une population "comptée à part" de 431 personnes selon l'INSEE. Il ne s'agit là d'aucune forme de discrimination, bien sûr, mais tout simplement des internes des établissements scolaires, Brédois une partie de l'année seulement.

LA BREDE est traversée par le Saucats et de nombreuses petites rouilles, son altitude varie entre 18 et 20 m, certains lieux-dits se situant aux alentours de 40 à 50 mètres. La Brède était le nom de la terre où s'élève le château de Montesquieu, la paroisse était appelée SAINT JEAN D'ETAMPES.

L'église du lieu est dédiée à St Jean, saint vénéré par les Templiers qui possédaient une maison en ce lieu, on peut penser que la déformation de St Jean des Templiers (ou St Jean du Temple) en St Jean d'Etampes était presque inévitable.

L'origine du nom de La Brède se trouverait dans le mot celte BRETTE désignant un terrain marécageux, se transformant peu à peu en BRAOUDE qui peut se traduire par BOUE. Il faut noter tout de même que l'endroit est nommé BRESETUM sur certaines anciennes cartes des itinéraires aquitains. On peut se demander quand le nom de SAINT JEAN D'ETAMPES a été abandonné au profit de celui de LA BREDE, il semble que le changement a pu se produire progressivement, entre les XIIe et XVe siècle où des documents anciens mentionnent "SAINT JEAN D'ETAMPES alias LA BREDE".

Le sol de LA BREDE a sans doute connu une occupation humaine antique, on y a découvert des dépôts semblant dater de l'époque du Bronze Moyen et des fouilles, entreprises en 1937 sur les limites de la commune avec SAINT MORILLON, laissent penser qu'il y a eu là une grande nécropole celtique. Il est dommage que des fouilles plus précises n'aient pas été faites, elles auraient sans doute réservé des découvertes bien intéressantes. LA BREDE a toujours été un lieu de passage, une voie romaine la traversait dont les pavés ont été visibles jusqu'au XVIIIe siècle notamment dans le parc du château de La Prade. C'est le propriétaire du château, M. de Saige, qui les fit disparaître en décorant son parc avec de grandes allées. Combien de vestiges de la plus haute antiquité ont-ils ainsi disparu, sacrifiés à une mode ou à un simple caprice ! Cette voie romaine continuait vers SAINT SELVE et les LANDES, ceux qui vivaient plus au Nord la désignait comme "la voie de ceux qui ont le parler noir" car les Landes étaient réputées abriter des descendants des sarrasins (cagots ?) Cette voie plus habituellement appelée "Chemin Gallien" ou plutôt "lou camin galian" passe entre les paroisses de LA BREDE et de L'ISLE SAINT GEORGES, près d'un lieu dit Cantecoucut où il y aurait eu "une vaste fosse qui semble dater de l'époque du chemin", encore visible au 18e siècle. (Baurein). Ce Chemin Gallien passant près du hameau de REY fit qu'on appellera souvent ce lieu "Lou terrey galian". Au Moyen Age, une partie du chemin Gallien devint la route des pèlerins de SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE dont LA BREDE était une halte, la seconde après La SAUVE MAJEURE grâce à sa Maison Templière. Cette Maison du Temple existe toujours, elle est située sur la place du Champ de Foire. En fait il ne subsiste plus de l'époque templière qu'un portail, la maison a été entièrement rénovée au XVIIIe siècle. Elle devint plus tard l'Hôtel Montesquieu puis pris le nom d'Hôtel Tiberge et fut longtemps demeure des sœurs de la charité. A la fin du siècle dernier des bals y étaient donnés et à partir de 1892 elle abrita le Syndicat Agricole pour devenir finalement une fabrique de jouets en 1955. Le portail fut longtemps classé par les Monuments Historiques mais ne l'est plus depuis plusieurs décennies. La maison est aujourd'hui une propriété privée.

Datant vraisemblablement du Moyen Age, mais qui a perduré jusqu'au début de ce siècle, une tradition de sorcellerie veut que le diable tienne sabbat "dans la grande prairie qui borde la rive droite du ruisseau près du bourg" il y a là, paraît-il, un lieu où l'herbe refuse de pousser. LA BREDE comprenait de nombreux petits hameaux dont certains très anciens, aux ruelles étroites et aux maisons basses, chacun possédait son puits tels les hameaux de BARRADEY ou d'AVIGNON. Beaucoup d'entre ces lieux-dits ont de très jolis noms évocateurs et c'est avec plaisir que nous en citons quelques-uns, au hasard : Si GRAVOST ou SABLOT indiquent la nature de leur sol, nous trouvons LES FOUGERES et le CHENE BLANC, le lycée de LA SAUQUE est en réalité "le lycée du Saule" quant au collège de RAMBAUD il désigne simplement le "Hameau". Si CHICHINE désigne un endroit planté de "Pois Chiche" et si le SOURIGUEY signifie le "Cerisier", nous découvrons de poétiques Les AUDETS, autrement dit "Les Oiseaux", SANTEGRIT et CANTECOUCUT, respectivement, le "Saut du Grillon" et ... "Chante Coucou" ! Nous terminerons cette énumération avec les adorables ESPERANCE et POUTON qui se traduit par "Baiser".

LA BREDE se veut avant toute chose le Pays de Montesquieu, il était donc logique qu'elle se dote d'un blason évoquant ce grand homme. Ce blason, qui a été dessiné par JL CHAPIN, est formé par les blasons des quatre principales familles ascendantes et descendantes de Montesquieu, c'est-à-dire des familles de LA LANDE, de L'ISLE (L'Isle de la Rivière originaire de la région de FRONSAC), de PENELLE (ou Pesnel) et de CHABANNES, le centre du blason de la ville n'est autre que le blason des MONTESQUIEU, avec ses deux coquilles et son croissant.

Il semble qu'il y a eu à LA BREDE deux églises si on en croit certains documents anciens. L'église actuelle dédiée à St Jean et restaurée au XIXe siècle et une autre petite église ou chapelle romane dont on ignore l'époque de fondation par manque d'archives. Une tradition veut qu'elle ait été fondée par le pape Clément V et elle était dédiée à Sainte Quitterie. Cette petite église existait encore au XVIIIe siècle, quelques rares offices y étaient encore célébrés et elle possédait son propre cimetière. L'église de LA BREDE est dédiée à Saint Jean, mais il semble qu'autrefois elle était placée sous le vocable de Saint Jean-Baptiste. Saint Jean étant vénéré des Templiers qui possédaient une Maison à La Brède le nom des deux saints a pu être confondu. C'est un très beau bâtiment ancien puisque le portail date du XIIe siècle c'est à peu prés tout ce qui subsiste de visible de l'époque romane, une restauration très importante ayant déjà eu lieu au XVIIIe siècle. En effet il a été nécessaire à cette époque d'agrandir l'église devenue trop petite on lui a donc ajouté une nef au sud, on en profita aussi pour reconstruire en brique la vieille voûte de bois et pour surélever l'ancien clocher roman. L'abbé Baurein nous décrit ce clocher carré, avec une charpente pyramidale et fort élevé, et il devait l'être peut-être un peu trop puisqu'il s'est écroulé en 1854. A l'époque de cette première restauration le cimetière entourait l'église, il existe une lithographie de cet ancien édifice signée Auguste BRY. Une autre restauration a eu lieu au XIXe siècle, après la chute du vieux clocher, et comme pour presque toutes les églises de la région. A cette occasion l'ancien maître-autel en bois doré du XVIIe siècle a été placé dans la chapelle du château de La Brède. Au cours de cette restauration l'église a presque été entièrement remaniée et aucun élément n'a pu être classé par les Monuments Historiques, même le portail roman, car certaines sculptures ont du être refaites dans une pierre différente de la pierre d'origine et cela suffit pour empêcher le classement. Malgré tout on peut sans réserve admirer ces sculptures, elles sont très belles. Le clocher a bien sûr été reconstruit mais sa forme est mal adaptée au bâtiment et il est placé au carré du transept ce qui pose certains problèmes. Depuis l'extérieur, si on fait le tour du clocher, on remarque les quatre évangélistes représentés sous leurs formes animales. En effet, traditionnellement Saint Luc est figuré par le Taureau, St Marc par le Lion, l'Ange est associé à Saint Mathieu et l'Aigle à Saint Jean. L'Aigle est non seulement ST Jean l'Evangéliste mais aussi le Rédacteur de l'Apocalypse car il symbolise la Révélation. Signe des temps peut-être, l'Aigle de l'église St Jean de La Brède a perdu sa tête...Nous remarquons quelques beaux vitraux comme ce Saint Hubert très lumineux à droite en entrant, certains sont signés de la maison FEUR et datés de 1896. Les clefs de voûte attirent notre attention, au moins deux d'entre elles datées de 1854, l'une porte gravée l'équerre et le compas, l'autre l'équerre, le fil à plomb et le marteau, les marques de l'architecte G. ALAUX et de l'entrepreneur Robert SEGUIN.De très beaux chapiteaux sont sculptés d'entrelacs, de motifs floraux, de sculptures figuratives aussi, animaux et visages humains. Certains sont abîmés et aucun n'est classé ce qui, encore une fois, n'enlève rien à leur intérêt même si cela rend leur rénovation plus difficile à assumer financièrement. Par contre certaines statues sont classées, nous admirons particulièrement une magnifique Vierge à l'Enfant ainsi qu'une petite statuette du Sacré-Coeur nichée contre un pilier du bas-côté droit. Dans la sacristie nous voyons des tableaux très anciens, en très mauvais état, empilés dans l'attente d'une rénovation qu'on espère prochaine. Ils ont notamment souffert de l'humidité et "au moins dans la sacristie ils sont au sec" nous dit notre guide avec résignation.

LA BREDE compte plusieurs châteaux, nous commencerons par le plus célèbre d'entre eux, celui où l'auteur des "Lettres Persanes" et de "De L'Esprit des Lois" a vu le jour.

Charles-Louis de SECONDAT est né à LA BREDE le 18 janvier 1689, deuxième enfant d'une famille qui en comptera six. Sa mère, Marie-Françoise de PESNEL, a apporté en dot la baronnie de La Brède lors de son mariage en 1686 avec Jacques de SECONDAT dont la famille avaient acquis la terre de MONTESQUIEU, entre Nérac et Agen, terre dont l'écrivain n'héritera qu'à la mort de son oncle. C'est alors seulement qu'il ajoutera le nom de MONTESQUIEU à celui de LA BREDE. Dans son ascendance on trouve de grandes familles, telles que celle des de L'ISLE de LA RIVIERE en Fronsadais, la famille de LA LANDE ou encore de FOIX. C'est dans l'église de La Brède qu'il fut baptisé, son parrain était un mendiant de la paroisse nommé Charles, "afin que son parrain lui rappelle toute sa vie que les pauvres sont ses frères" rapportent les chroniques. Toute sa vie MONTESQUIEU restera attaché à sa "Campagne", comme il se plaisait à appeler son château, y faisant des séjours aussi fréquents que cela lui était possible, vivant proche des paysans, s'informant de leur vie, passant des heures avec son "homme d'affaire" Guillaume Grenier surnommé l'Eveillé, conversant en Gascon. C'est pourtant à Paris qu'il mourra, le 10 février 1755 et, alors que toute sa famille est enterrée dans l'église de La Brède, on ignore où se trouve la sépulture du plus célèbre de ses enfants. MONTESQUIEU est mort rue St Dominique à Paris et cette rue dépendait de la Paroisse St Sulpice mais on ne trouve aucune trace de son inhumation dans les registres de cette église. Les chercheurs émettent plusieurs hypothèses, en voici quelques-unes : on propose la chapelle Ste Geneviève à St Sulpice ou encore un petit cimetière à l'angle des rues de Vaugirard et Bayeux dépendant de cette même paroisse mais la Révolution a fait ses ravages, presque tous les tombeaux de St Sulpice ont été détruits. D'autres chercheurs supposent qu'il a été enseveli dans les Catacombes mais le mystère demeure, aucune preuve n'est venue étayer l'une ou l'autre de ces hypothèses.

Le Château a été conservé dans un état proche de celui qu'à connu l'écrivain, il s'élève au milieu d'un parc magnifique, les douves qui l'entourent, et qui abritent des carpes réputées centenaires, sont alimentées par les sources de la lande de SESQUE. La demeure a été construite à différentes époques et forme un ensemble assez hétéroclite mais très agréable à l'œil. Edifié vers le XIe siècle, le Château de Montesquieu a été reconstruit au début du XIVe siècle et fortifié au XVe, aujourd'hui on remarque une tour ronde à toit conique, le donjon rectangulaire qui abrite la bibliothèque et qui sont les restes du château féodal, les fenêtres sont étroites. Les trois ponts-levis sont remplacés par trois passerelles de bois. Les armoiries des MONTESQUIEU sont encore visibles au fronton : "D'azur aux deux coquilles d'argent et un croissant de même". Classé Monument Historique depuis 1951 le domaine comprend une centaine d'hectares dont cinq de vignoble blanc, c'est une propriété privée qui appartient à une descendante directe de Montesquieu. Une partie du château est ouverte au public, la partie directement en rapport avec les souvenirs de l'écrivain. Cette visite est passionnante et nous permet de découvrir des plafonds peints, incrustés de fleurs de lys, des tableaux et gravures qui sont des portraits de familles ou d'autres, comme celui qui nous montre Louis XIV enfant en compagnie d'Anne d'Autriche. Sa chambre à coucher, qui était aussi son cabinet de travail, avec le lit toujours garni d'une courtepointe damassée et qui nous semble bien petit (mais à cette époque on dormait pratiquement assis), une simple table de bois, l'encrier doré et le fauteuil près de la cheminée dont le jambage porte encore la trace de l'usure que son pied a provoquée, lorsqu'il venait là se reposer après ses longues marches dans la campagne. Cette trace avait rempli Stendhal de respect, elle nous apparaît comme un émouvant témoignage. Une toute petite pièce contiguë à celle-ci était la chambre de son secrétaire, M. Latapie, à qui une rue de La Brède rend aujourd'hui hommage. Si la chambre peut émouvoir, la bibliothèque est impressionnante, située dans le donjon c'est une immense pièce dont le plafond est peint en rouge, voûté en berceau, tout le tour de la salle des armoires vitrées et grillagées contiennent les livres.

Les terres de La Brède n'étaient pas les seules possessions des Montesquieu, nous citerons seulement deux d'entre elles car elles se situent dans notre canton. La première est le domaine de LESQUILLOT à Cadaujac qui faisait partie de l'héritage de son épouse ; la seconde était : "La Chapelle de GOULLARD de LALANDE, au lieu-dit CABOIS, incluse dans l'église Saint Michel de Beautiran" (J.M. Eylaud).

Le patrimoine brédois est riche en châteaux dont l'histoire de certains d'entre eux est liée à celle des Montesquieu. La plupart sont des propriétés privées non ouvertes au public, tel le château de LA LIGNIERE, de style néoclassique de la fin du XVIIIe ou du tout début du XIXesiècle, d'une construction élégante grâce à la conception d'un perron aboutissant sur une terrasse et laissant découvrir une belle entrée.

Le Château des FOUGERES est bâti sur une motte, il apparaît sur la droite au bout d'une allée privée qui longe des bois et des prés où s'ébattent des chevaux. Il s'agit d'une belle propriété qui est entrée dans la famille des Montesquieu au XIXe siècle. Il doit son nom au lieu-dit sur lequel il est situé, c'était à l'origine une jolie chartreuse comme il y en a tant dans la région. Il prit son aspect actuel entre 1872 et 1905, ses nouveaux propriétaires n'ayant pas hésité à entreprendre des travaux d'envergure en lui faisant subir d'importantes transformations. Un autre château beaucoup plus ancien s'était dressé aux Fougères, bien avant la chartreuse du XVIIe. Ce château était celui des seigneurs de HAUGUEYRES, (ou encore FAUGUERES ou FOUGERES) et il s'élevait près d'un moulin, celui dit du "Bois-Pertus". Les seigneurs de Haugueyres furent des rivaux malheureux des seigneurs de La Brède et après bien des péripéties leur château fut rasé de telle sorte qu'il n'en resta plus de traces. Quant à la famille seigneuriale, les textes anciens mentionnent un testament en date du 5 mars 1343 et signé de Pierre de FAUGUERAS, par ce testament ce seigneur fonde deux anniversaires à célébrer tous les ans dans la paroisse de SAINT MEDARD EN ARRUAN. Nous ignorons les dates et les raisons de ces commémorations.

Si RAMBAUD est parfois signalé comme château sur les cartes il apparaît plutôt comme une belle maison bourgeoise ancienne sans caractère architectural spécial. Ce domaine abrite un collège d'enseignement privé catholique niché au milieu des bois et qui possède un très beau terrain de sports bien aménagé.

LA BLANCHERIE est une grande propriété viticole produisant des Vins de Graves réputés. Le Saucats longe le domaine qui, comme toutes les propriétés viticoles, par la présence des chais de dégustation et de vente de vins est accessible au public et celui-ci mérite bien une petite visite car sur la droite en entrant on découvre un pont et un petit barrage formant une cascade artificielle, ce qui rend l'endroit très agréable et pittoresque. De toute évidence il s'agit des restes d'un ancien moulin.

Il est un autre château à La Brède qui mérite une visite et ceci à plus d'un titre, c'est le Château MERIC. Appartenant à la même famille depuis plusieurs générations c'est une propriété viticole qui produit du VIN BIOLOGIQUE, c'est-à-dire que le vin est entièrement naturel tout en conservant l'inimitable saveur des grands vins de Graves. L'agriculture biologique est peu encouragée en France, elle reçoit bien peu d'aide de l'Etat et les jeunes qui cherchent à s'installer et à pratiquer ce type d'agriculture rencontrent d'énormes difficultés. Actuellement il y a environ 300 producteurs de Vin Biologique en France et en 1990 le vin du château MERIC a été désigné comme le Vin Bio le plus stable de France. M. BARRON, propriétaire du château, accueille ses visiteurs avec beaucoup de courtoisie et de gentillesse, il parle de son vin avec passion et sait également jouer les mécènes puisqu'il organise parfois des expositions dans son chai.

A droite du château, si on marche sur à peu près 200m à travers les vignes, on découvre les ruines d'une tour ronde qu'on nous dit être les restes d'un ancien moulin à vent, ce qui apparaît assez rare dans une région où la tradition veut que les moulins soient des moulins à eau. Si beaucoup de ces moulins à eau ont été détruits, on en trouve trace encore dans la toponymie, par exemple le Moulin d'Augey, qui alimentait une scierie et qui a laissé aujourd'hui son nom à une résidence. Ces moulins dans leur majorité se trouvaient sur le Saucats, tels les moulins de l'ancienne baronnie de La Brède, Bois-Pertus, Batant, la Mole, Coudougney, ou encore celui appelé Moulin du Bourg.

C'est François de Paule de Latapie, descendant du célèbre secrétaire de Montesquieu, qui a institué la Fête de la Rosière au début du XIXe siècle, son désir était de récompenser la vertu en perpétuant le souvenir de Montesquieu. La Rosière est toujours couronnée de nos jours lors des fêtes de La Brède, le dimanche le plus proche de la Saint Jean d'été, la jeune fille choisie pour sa réputation devient ainsi la reine de la fête.

Si on sent là une volonté de maintenir la tradition La Brède est aujourd'hui une commune vivante et dynamique dont la ressource agricole première est la vigne. S'il y a assez peu d'autre type d'agriculture et peu d'élevage le commerce local est très actif, avec quelques entreprises industrielles, un artisanat et un petit commerce en expansion.

Les activités sociaux-culturelles et sportives sont nombreuses et variées. Une bibliothèque bien fournie en livres, un club du 3e âge, une Maison des Jeunes et de la Culture et une école de danse réputée ainsi qu'une école de musique. Tout au long de l'année des manifestations sont organisées, telles qu'expositions de peinture ou de photos, concerts et séances de dédicaces de livres par leurs auteurs sont parmi les plus prisées. L'enseignement est bien représenté à La Brède, qu'il soit public avec non seulement une maternelle et une école primaire mais un collège de 600 places ou un enseignement privé qui permet de suivre des cours depuis le Cours Préparatoire jusqu'au B.T.S. inclus grâce au collège de Rambaud et au lycée de La Sauque qui peut s'enorgueillir d'un fort pourcentage de réussite au bac.

La Brède possède une caserne de pompiers qui traite en moyenne 750 interventions par an, dont 400 assistances à personnes. Cette caserne est dotée de 2 ambulances, un véhicule de feux urbains et deux unités de feux de forêt, sans compter une motopompe remorquable, un Zodiac pour les interventions sur la Garonne et un C.T.U. destructeur de nuisibles, c'est dire qu'ils sont bien équipés pour répondre à tous les besoins des habitants de la région. Ce sont tous des volontaires, il y a en tout 24 sapeurs-pompiers et 1 médecin officier qui dispose d'une voiture 4L. Même volontaire être pompier c'est un métier et la caserne de La Brède fait aussi école et prépare 21 sapeurs-pompiers cadets qui ont entre 10 et 16 ans. Comme on le voit La Brède est une commune qui a su vivre au présent tout en conservant ses traditions et son patrimoine, il lui reste maintenant à assurer son avenir, elle possède pour cela des atouts non négligeables.

Nous terminerons par une petite anecdote : à La Brède, au lieu-dit 'Toutifaut" on peut encore voir les restes calcinés d'un très vieux chêne, pas n'importe lequel mais celui qui a abrité Charlemagne en 778 lorsque celui-ci est rentré d'Espagne avec le corps de son neveu Roland. Ce chêne vénérable a brûlé en 1945.

Si vous voulez en savoir plus sur La Brède vous pouvez consulter, entre autres, les ouvrages suivants .

"Le Château de La Brède" de L. DESGRAVES (ed. Biéré, Bordeaux 1970)

"Cadaujac à travers les âges" Abbé P. ABRARD (bibliothèque de Cadaujac)

"Les Secondat de Montesquieu" de J.M. EYLAUD

"Les Variétés Bordelaises" de l'Abbé BAUREIN

"La Gironde" de MALTE BRUN

"Bordeaux Antique" de R. ETIENNE A.M. et J.C. CARON

 

 

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