Dimanche 9 avril : Mon village à l’heure d’Alexandre Deleyre (Le grand roman de l’Encyclopédie, récits de voyages, la Révolution, Napoléon à Portets, le typhus)

Quelle ne fut pas la surprise d'Henri de La Mette, maire de Portets dans les années 1960, lorsqu'il reçut la lettre d'un chercheur américain l'interrogeant sur "tout ce qu'il savait d'Alexandre Deleyre".
-Qui est-ce?, demanda le maire à son premier  adjoint, à son second adjoint, au notaire, au curé au médecin, au boucher, à l'instituteur. Tout Portets avait ignoré qui pouvait bien être Alexandre Deleyre.
L'oubli fut réparé en 1981 avec l'avènement du socialisme car Alexandre Deleyre à qui l'on donna une rue avait été le premier maire de Portets à la Révolution.
 Ce fils d'un huissier au Parlement de Guyenne, filleul d'Antoine de Gascq, avait commencé par être un des derniers secrétaires de Montesquieu. D'humeur atrabilaire, il avait pris la tonsure, puis était devenu bibliothécaire du Duc de Parme et avait enseigné l'Infant de Parme qui fut élevé selon les préceptes de Jean-Jacques Rousseau.
Alexandre Deleyre était d'ailleurs un très proche ami de Rousseau.Il lui donnait même des conseils dans ses aventures amoureuses et c'est ainsi que naquit le fameux pataquès entre Mme d'Epinay et Mme d'Houdetot. Condorcet était également un de ses familiers et Deleyre le terrorisait littéralement. En Italie, il avait décidé de ne pas se consacrer à l'église, il avait même perdu la foi, s'était marié et était revenu à Paris pour y devenir secrétaire d'édition de l'Encyclopédie pour laquelle il rédigea d'ailleurs l'article fameux sur le fanatisme.
Durant l'arrêt de la publication de l'ouvrage, Deleyre se consacré à des traductions, essentiellement de récits de voyages, rédigés dans une des langues qu'il parlait couramment: allemand, anglais, italien, espagnol. Il parlait également latin et grec mais ça ne lui servait plus à grand-chose quand il se rendait dans ces pays. Il rédigea un bel hommage à Montesquieu, fit quelques poèmes que Rousseau mit en musique en 1781 et se mit à faire de la politique. Deleyre était rouge vif. Il vota la mort du Roi et décida de poursuivre l'œuvre de Rousseau sur l'enseignement. Il voulait que les écoles soient dotées d'un stadium et de deux piscines, une pour nager et l'autre pour apprendre à se servir d'un scaphandre qui lui semblait un outil fort utile pour l'avenir. Il voulait également habiller les garçons en filles pour ne pas gêner leurs parties génitales et accélérer de ce fait le processus démographique.
Aussi farfelues que soient ces propositions, Deleyre était cependant un grand théoricien de l'enseignement par l'exemple. Il prôna le Jardin Patriotique, sorte de planisphère fleuri destiné à apprendre la géographie aux enfants. Le château de Mongenan conserve des lettres, des manuscrits, des livres d'Alexandre Deleyre et son portrait par François- André Vincent, le rival de David.
En évoquant Portets sous la Révolution, le dimanche 9 avril à 17 h au château de Mongenan, Florence Mothe fera la part belle à Alexandre Deleyre, personnage fascinant, fantasque, mais parfaitement honnête et respectable qui mit ses idées dans sa poche sous la Terreur pour sauver de nombreux royalistes qu'il sauva au péril de sa vie.

Renseignements: Château de Mongenan, Portets, 05 56 67 18 11. Visite du musée et des jardins à partie de 14 h, entrée 10 €

Photo: le fonds Deleyre au musée de Mongenan

 Entrée du Château de Mongenan :10 €, 9 € pour les groupes de plus de 10 personnes sur réservation.

Le village est le dernier rempart de l’homme contre la mondialisation. C’est la première composante du lieu, de la civilisation, du symbole et le dernier refuge que le citoyen puisse revendiquer comme protecteur de ses acquis sociaux et culturels, explique la conférencière. Mauriac disait que nul n’échappe à l’enfance. Je crois qu’on n’échappe pas, non plus à la contagion des paysages, à la douceur des climats, aux madeleines de sa jeunesse. Pour chacun d’entre nous, le bonheur est dans le pré, dans la vigne, entre les murs chauffés au soleil, sous l’arbre, au bord du fleuve. Chacun d’entre nous a droit à sa « colline inspirée ».  Cet art de vivre, nous avons mis plus de vingt siècles à le construire. Il est le seul et unique capital que partagent les pauvres et les riches qui ont en commun ce lieu qui n’est pas de hasard parce qu’il est le fruit d’une si longue histoire et d’une si douce géographie. Parfois, l’historien tel Emmanuel Le Roy-Ladurie, découvre à travers les registres presbytéraux de quoi raconter « Montaillou, village occitan ». Je propose aujourd’hui, à travers ces rencontres et le livre qui en sera tiré, de faire de Portets le personnage principal d’une ample saga qui commence à la préhistoire et s’achève en 2017. Dans cette fable de la grande famille humaine se rejoindront les gens célèbres et les gens de peu, les accidents de l’Histoire et les aléas du quotidien, le journalier et l’exceptionnel. Je tente, avec cette expérience, une aventure probablement jamais tentée qui permettra à mes auditeurs et à mes lecteurs de rêver et de comprendre pourquoi et comment, ici et maintenant, nous restons malgré tout les petits enfants de tant et tant de siècles. »
 
Château de Mongenan 33640 Portets
Monument Historique privé ouvert à la visite. Jardins Remarquables,Potager de France, Roseraie de France SNHF,Best of Wine Tourism
 Tel : 05 56 67 18 11    
www.chateaudemongenan.com

chateau.mongenan@free.fr

 Visites commentées du 7 janvier au 31 décembre, samedis, dimanches et fêtes
    
Sur rendez-vous la semaine hors saison, de 14 h à 18 h, tous les jours.
De 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h de juillet à septembre.

Visite du Jardin pour l’ornement, du Jardin d’utilité et du Jardin pour l’agrément
Temple maçonnique
Dégustation des vins du domaine, visite du vignoble et des chais
Château Lagueloup, 2 et 4 rue de la Liberté, Portets, Musée du vin et de la vigne, Best of Wine tourism 2003
     Entrée du Château de Mongenan :10 €, 9 € pour les groupes de plus de 10 personnes sur réservation.