Journées du Patrimoine 2015, un monde fou, fou, fou...L' équipe de SIGM était là!

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Journées du Patrimoine 2015, un monde fou, fou, fou...Texte de Florence Mothe

L' équipe de Savoirs et Images en Graves de Montesquieu était présente pour ces Journées du Patrimoine à Mongenan( Portets).

Plus triste que le son du cor, le soir au fond des bois, est la détresse du propriétaire de monument historique voyant déferler une foule compacte alors, qu’ayant prévu une fréquentation moyenne, qu’il s’est  cru capable d’accueillir seul, un samedi matin de beau temps. Cette année, les amoureux du Patrimoine étaient légion. Est-ce le fruit des efforts déployés par mon cher Stéphane Bern dont j’avais décelé le talent dès les années 80 et l’époque "d’A Nous Deux" que j’animais aux côtés de Patrick Poivre d’Arvor ? Certes,  nous sommes heureux de faire partager notre cadre de vie qui, pour être de rêve, nous astreint à pas mal de sacrifices. Certes, dans la semaine précédente, nous avons ciré, briqué, épousseté, récuré, coupé des brassées de feuillages et de fleurs, réalisé d’énormes bouquets dans le style galant du XVIII° siècle, empesé les nappes, préparé les sachets de graines, étiqueté les boites, préparé les boutures, ratissé le jardin, nettoyé les toilettes, fait des provisions pour les chats qui se moquent du Patrimoine comme de leur première gamelle, monté la tente, ajusté les tables….

Ouf, on y est ! encore cinq minutes pour se déguiser en comtesse et voilà le travail ! Mais ces Journées du Patrimoine 2015 ont dépassé à Mongenan – et j’espère partout ailleurs- tout ce qu’on peut imaginer d’enthousiasme et de fréquentation. D’où vient cet engouement du public pour ces Journées, inventées par Jack Lang et devenues européennes ? Sans doute du sentiment que dans une société où tout fout le camp, il reste encore quelques solides valeurs de référence qui, mine de rien, ont traversé les siècles et sur lesquelles on peutencore s’appuyer. Ces valeurs sont très diverses : un four à pain, une maison du cochon, l’odeur des cyclamens sauvages qu’on respirait dans son enfance, le goût d’une pomme Belle de Benauges acidulée, cueillie dans une vigne fraîchement vendangée à la main, et des documents qui ont trois cents ans, un air de dynastie qui remonte à l’ancien régime et le récit mille fois répété de ce grand roman national sur lequel les historiens, qu’ils soient de droite ou de gauche ont finalement exagérément menti.

-Non, Madame, le fameux déficit qui accablait la France sous Louis XVI n’avait pas été creusé par les dépenses, certes inconsidérées de Marie-Antoinette, mais par les emprunts à court terme fait par Louis XVI pour financer la construction de plus de quarante navires de guerre pour aider à la victoire des Insurgents.

-Non, Monsieur, les massacres de septembre n’ont pas été réalisés par le peuple, même s’il en a été le témoin. Les massacres de septembre sont un acte de terrorisme, imaginé par Danton, Marat et Camille Desmoulins pour empêcher les troupes du Duc de Brunschvicg d’avancer vers Paris après la réédition de Verdun .

- Si on connaît les assassins ? Certainement, puisqu’ils ont émargé sur leurs fiches de salaire et demandé le paiement d’ heures supplémentaires pour avoir travaillé le dimanche 9 septembre 1792.

-Si j’en veux à Danton ? Pas forcément, car je pense qu’il a malgré tout sauvé la France,avec son culot énorme, phénoménal, ses rodomontades, son cynisme. Et à Robespierre ? Pas forcément non plus car contrairement à ce qu’on croit, Robespierre n’est pas l’auteur de tous les crimes qu’on lui impute. C’était un lâche sournois, qui a laissé faire Barère etles « Exagérés » et qui a payé sa lâcheté de sa vie.

Voilà quelques une des répliques échangées durant  les Journées du Patrimoine. Nous sommes devenus les adjoints bénévoles et zélés de l’Education Nationale qui croit pouvoir raconter l’Histoire sans chronologie et dans la « transversalité ». L’Histoire est faite de circonstances incongrues, de destins singuliers, de grands courages, de petites vengeances,d’amour, de haine et de corruption aussi. On ne peut pas raconter l’Histoire et faire comprendre ce qu’elle a apporté au monde sans rappeler ces milliers de petites histoires qui font la vie d’un homme, d’une famille, d’un lieu. C’est en cela que nous sommes incontournables, bien que chacun, aujourd’hui,  s’imagine pouvoir nous contourner.

Que serait la France sans ses villages, ses moulins, ses puits, ses ponts, ses cimetières,ses châteaux, ses églises, ses théâtres ? Un pays sans âme qui aurait «éliminé la civilisation qui nous nourrit. Ne commettons pas les crimes de Daech à notre petit niveau.

Aidons, visitons, sauvons le Patrimoine.

en photos

Florence Mothe, avec une partie de l'équipe du SIGM : JC Grenier, Jeanie Grenier, Nicole Puisné au jardins, et Paul Espeut à l'accueil

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