En lien avec Montesquieu, LU et VU par SIGM : injustice sociale, histoire de l' esclavage, par les "Sentinelles archéologiques" de la Vallée du Ciron

billet de 200 francs 20 aout 1981billet 200 fr

 

 

 

 

Janvier 2018 n°562 :  Montesquieu et l’injustice sociale en 1725.

Dans les “Œuvres posthumes de M. de Montesquieu”, publiés en 1783, à Londres, par son fils Jean-Baptiste de Secondat, se trouvent le “Arsace et Isménie. Histoire orientale”, roman inédit de Montesquieu, mais aussi “Réflexions sur les causes du plaisir qu’excitent en nous les Ouvrages d’Esprit et les productions des Beaux-Arts”, “Ebauche de l’éloge historique du Maréchal de Berwick par le Président de Montesquieu”, mais surtout “Discours prononcé par M. le Président de Montesquieu à la rentrée du Parlement de Bordeaux , le jour de la Saint Martin 1725” qui avait été publié à Genève en 1772.

Une des premières œuvres de “jeunesse” de Montesquieu (1689-1755) est d’une part audacieuse pour l’époque et, me semble-t-il , toujours d’actualité.

Voici la première phrase: “Que celui d’entre nous qui a rendu les lois esclaves de l’iniquité de ses jugements périsse sur l’heure!... Je ne parlerai donc point de ces grandes corruptions, qui dans tous les temps ont été le présage du changement ou de la chute des états; de ces injustices de dessein formé , de ces méchancetés de système; de ces vies toutes marquées de crimes, où des jours d’iniquité ont toujours suivi des jours d’iniquité; de ces magistratures exercées au milieu des reproches, des pleurs, des murmures, et des craintes de tous les citoyens: contre des juges pareils, contre des hommes si funestes, il faudrait un tonnerre; la honte et les reproches ne font rien, etc. ...”.

En conclusion, “Nous ne vous parlons point en juges ; nous oublions que nous sommes vos magistrats ; nous vous prions de nous laisser notre probité, de ne nous point ôter le respect des peuples, et de ne nous point empêcher d’en être les pères”.

Jacques Clémens.
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abo esclavage clemens 552ci dessous des extraits des Nouvelles de la vallée du Ciron, semaine après semaine,  par  les "Sentinelles archéologiques", dernier extrait 533 du 13/05/2017:  la liberté politique selon Montesquieu.

 La liberté politique selon Montesquieu.( extrait 533 Nouvelles de la Vallée du Ciron)


Montesquieu nous livre aussi, au moins un siècle avant cette chanson de Leray(...), des réflexions toujours pertinentes dans ses cahiers ou Pensées. Ainsi sur le thème de la liberté politique, il note: le mot de liberté "n'exprime proprement qu'un rapport et ne peut servir à distinguer les différentes sortes de gouvernements. Car l'état populaire est la liberté des personnes pauvres et faibles et la servitude des personnes riches et puissantes; et la monarchie est la liberté des grands et la servitude des petits".

Montesquieu en donne des exemples anciens et contemporains dans le monde .... "Ainsi, quand dans une guerre civile, on combat pour la liberté, ce n'est pas cela. Le Peuple combat pour la domination sur les Grands, et les grands combattent pour la domination sur le Peuple ... De là, il faut conclure que la liberté politique concerne les monarchies modérées comme les républiques .... tout homme est libre qu'à un juste sujet de croire que la fureur d'un seul ou de plusieurs ne lui ôteraient pas la vie ou la propriété de ses biens.

Il est vrai que les maux de la république corrompue sont passagers, à moins qu'elle ne change, comme elle fait souvent ; au lieu que les maux de la monarchie corrompue ne finissent jamais" ( alinéa barré dans le texte)...

Un peuple libre n'est pas celui qui a telle ou une telle forme de gouvernement. C'est celui qui jouit de la forme de gouvernement établie par la Loi ...Dans une nation qui est dans la servitude, on travaille plus à conserver qu'à acquérir ; dans une nation libre, on travaille plus à acquérir qu'à conserver."

Beaucoup de réflexions de Montesquieu seraient encore à méditer pour les grands et les petits princes qui nous gouvernent!!

Jacques Clémens.
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Esclavage des Nègres dans L'Esprit des Lois (1748) et dans le Spicilège de Montesquieu. (extrait Nouvelles de la Vallée du Ciron 532)

 Montesquieu en "jurisconsulte" comme il se définit, a consacré dans "L'Esprit des Lois", paru en 1748, de nombreuses pages à la présentation d'une histoire mondiale de l'esclavage jusqu'à son époque. Selon lui, "Louis XIII se fit une peine extrême de la loi qui rendait esclaves les Nègres de ses colonies, mais quand on lui eut bien mis dans l'esprit que c'était la voie la plus sûre pour les convertir, il y consentit".

Il consacre un passage sur l' "Inutilité de l'esclavage chez nous". Il écrit :" je ne sais si c'est l'esprit ou le cœur qui me dicte cet article-ci".

Tout curieux de l'histoire de l'esclavage jusqu'au XVIIIe siècle devrait en premier lire Montesquieu. Les critiques de la censure ecclésiastique que soulève immédiatement sa publication ne portent pas sur sa longue étude de l'esclavage. Et pourtant il porte, œil critique sur la loi de Moïse en ce qui concerne le traitement de l'esclave.

Le Spicilège de Montesquieu est un recueil de notes de diverses lectures et de divers entretiens, qu'il a parfois repris dans ses ouvrages. Ainsi, il a transcrit une longue présentation du Canada, colonie française, par Begon, intendant de marine au Havre. Il précise " qu'il (l'intendant) voudrait que, si on n'envoie pas de régiments, on envoyât des nègres --- les ouvriers y sont plus chers qu'en France, les bandits que M. Law envoya corrompirent la simplicité des mœurs de ces habitants".

Son Spicilège livre aussi des notes de lecture mais sans références. Sur les missions, Montesquieu note : "Les Nègres idolâtres se font chrétiens, jamais les Nègres mahométans".

Sur le Portugal, il consacre une longue notice sur leur traitement des esclaves et le courage de ces derniers. "Les Nègres, à qui on laisse le dimanche et les fêtes pour travailler pour eux, ont, par là, assez de quoi vivre pour toute la semaine. La loi du Portugal, est que, quand un nègre a gagné le prix qu'il a coûté à son maître, il peut contraindre son maître de le rendre libre. Un nègre qui contribua beaucoup à chasser les Hollandais du Brésil, ayant été blessé au bras le jour qu'on devait donner l'assaut à une ville, afin de se trouver à l'assaut et éviter un pansement long, se le fit couper et cautériser ce jour. Voyant les nègres plusieurs fois repoussés, il jeta son bâton de commandement dans la place, et, lui et ses gens, allèrent le reprendre".

Donc le philosophe prenait note du traitement plus "humain" des Portugais que ceux des autres nations européennes, d'autant plus que leurs nègres, courageux, étaient attachés à leur défense. Montesquieu lisait et dépouillait aussi les journaux de son époque et en particulier ceux édités à Londres et souvent traduits en France. Ces journaux donnaient des informations directes ou indirectes sur la traite négrière.

Ainsi selon le journal Craftsman en Empire... de Londres 1747: "De Londres, le 7 juillet [1747] , L'Ogden, vaisseau de Liverpool, qui allait de la côte d'Afrique à la Jamaïque, ayant été attaqué , par un armateur espagnol à l'est de cette île, se battit jusqu'à ce qu'il fut percé à l'eau ; se voyant alors hors d'état de tenir la mer, et l'amena ; ce qui irrita les Espagnols qu' étant allés à bord, tuèrent tous ceux qu'ils y trouvèrent sans distinction, tant Blancs que Noirs. Pendant ce massacre le vaisseau coula à fond ; et il ne s'en sauva qu'un seul homme, cinq garçons et 9 nègres".

Or Montesquieu a seulement recopié dans son Spicilège un extrait du Craftsman du 13 juin 1730 : Nègres. Souvent celui qui vend des nègres est vendu lui-même pendant qu'il en vend d'autres: "Attendez, dit un nègre, que celui-ci ait fait son marché et je vous le vendrai après". Il ne fait de ce récit aucun commentaire. Mais s'il en prend note, c'est sans doute qu'il y trouve un début d'explication ou de confirmation du lucre des Africains qui vendent leurs congénères ou leurs esclaves aux Européens pour la traite.

P.J. France et Syrie

Jacques Clémens.
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 Indifférence des institutions religieuses en France pour l'esclavage et la traite humaine en 1751.  En 1748 a paru "De l'Esprit des Lois" de Montesquieu (1689-1755).

Dans son ouvrage, constitué de 15 livres, Montesquieu se prononce pour le respect des lois et la liberté individuelle et condamne la torture et l'esclavage dans le livre 15, "De l'esclavage des Nègres". Il prend position contre . Mais c'est par ironie, qu'il feint de se trouver du côté des défendeurs de l'esclavage et par conséquent de la traite négrière. Les neuf arguments qu'il  leur prête, se décrédibilisent par leur absurdité. Son livre est aussitôt "attaqué" par les instances religieuses. Dans une lettre, Montesquieu affirme :"Mon Livre est un Livre de Politique et non pas un livre Théologique ; et leurs objections sont dans leurs têtes et non pas dans mon Livre".

Ainsi en 1751, l'abbé Joseph de La Porte (1714-1779) publie "Observations sur l'Esprit des Loix ou l'art de lire...", où il critique essentiellement sur le plan moral et religieux certains passages du livre de Montesquieu. Peu de temps après, en 1751, paraît "Réponses aux observations..."  : "Cette réponse était d'un jeune négociant protestant de Bordeaux, appelé Risteau, qui se trouve aujourd'hui [en 1767] un des directeurs de la Compagnie des Indes" ( Jacques Risteau dans l'arrêt royal de 1772 ? ). Mais il ne s'agit que de répondre seulement aux critiques de l'abbé, donc absence de la question de l'esclavage. C'est surtout une comparaison entre les religions chrétienne, islamique et chinois, etc. Il s'agit de François Risteau né en 1714. Le roi le chargea en 1772 de négociations importantes auprès du gouvernement anglais. Il devint un "ami" de Montesquieu (Lettre de Montesquieu de Paris, le 19 mai 1751). Il amassa beaucoup de fortune et mourut en 1784. Il (ou Jacques fils de Mathieu ?) serait le père de la romancière Marie-Sophie Cottin (1773-1807), veuve depuis 1793.

La plupart des contemporains en particuliers du royaume étaient indifférents à l'esclavage et à une traite négrière ou "blanche" loin du royaume, et ne concernant que quelques armateurs sans scrupules et que la traite "blanche" sur le littoral méditerranéen (certes, ordre religieux et consuls pour le rachat des esclaves chrétiens enlevés et vendus en Barbarie) . Les rares humanistes qui avaient une opinion de "grand principe" contre l'esclavage et la traite étaient beaucoup plus pragmatiques, en particulier pour des raisons "économiques" et "politiques" sur l'esclavage et la traite humaine contemporaine.

C'est le cas de Montesquieu  qui écrit depuis Amsterdam, le 20 octobre 1729: " Notre intérêt est d'empêcher qu'on ne détruise les Protestants, les Turcs et les corsaires de Barbarie (Maghreb). Si l'Empereur l'envahit soit le pays des Turcs, il y établirait des manufactures qui détruiraient notre commerce du Levant . Sans les corsaires de Barbarie, les Hambourgeois iraient faire le commerce du Levant".

 Montesquieu en ce qui concerne les "Isles" a écrit, depuis La Brède, le 16 mars 1752, " La grande envie d'avoir de l'argent, fait qu'on n'en a point ; Le chevalier Citran a aussi fait un grand mariage qui lui a apporté en dot sept barriques de sucre une fois payées . Il est vrai qu'il a fait un voyage aux Îles, et qu'il a pensé apparemment crever".

L'abbé Guasco, son ami qu'il a hébergé souvent, indique dans une note de la première publication des lettres de Montesquieu en 1767, " Il arrive souvent à Bordeaux que des gentilshommes cherchent des filles des habitants de l'Amérique, dans l'espérance d'en avoir beaucoup de biens. Montesquieu désapprouvait ces sortes de mariages, faits pour de l'argent, qu'il disait abâtardir les sentiments sur la Noblesse, et sur lesquels on était souvent trompé, parce que les fortunes prétendues des Îles se réalisaient rarement " . Il n'est pas indiqué que ces plus ou moins grosses fortunes des "Isles" (Antilles) reposaient sur l'esclavage des Noirs.

Notons que deux petits-enfants de Montesquieu ont fait des mariages de ce type. Ainsi Joseph-Cyrille (1748-1826) a épousé, en 1789, Jacqueline de Menou de Cuissy à Nantes, dont la famille possède plusieurs "habitations" (plantations avec esclaves) à Saint-Domingue. Sa sœur, Denise de Secondat (1749-1831) a épousé, en 1771, Jean-Baptiste Villate de Lagrave, baron de Frégimont (Lot-et-Garonne) qui possédait lui aussi une "habitation", à Sans-Soucy (Saint-Domingue).

Rappelons aussi que les rois de France, rois très chrétiens, autorisaient l'esclavage dans leurs colonies et encourageaient la traite négrière . Dès le XVIe siècle, les rois de France, rois très chrétiens étaient, contre leurs rivaux autrichiens (Empire), les alliés traditionnels de la Turquie.

En conclusion, dans la polémique de 1751, la condamnation par ironie et de principe de l'esclavage des Noirs et de leur traite par Montesquieu n'est même pas relevée dans le débat "théologique", mais elle n'a pas échappé aux philosophes des Lumières, du moins le principe !

Jacques Clémens.
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Montesquieu : le commerce et la paix.

extrait de" Nouvelles de la vallée du CIRON" numéro 520- janvier 2017

La Millon et associés a mis de nombreux lots de manuscrits français en vente à Paris, le 16 janvier 2017. Leur catalogue livre des notices particulièrement riches. Nous avons retenus deux lots autour du thème du protectionnisme sous l'Ancien Régime. Commercer avec la Chine en 1726 était sujet à une condamnation aux galères des contrevenants (lot n°245).

A Fontainebleau, en octobre 1726 (republié à Montauban le 1er mai 1736), le roi Louis XV promulgue un édit "qui prononce des peines contre ceux qui introduiront dans le royaume des toiles peintes, écorces d'arbres ou étoffes de la CHINE, des Indes ou du Levant, de soie pure ou mêlées d'or et d'argent... même des toiles de coton ou mousseline autres que celles marquées des marques ordonnées par notre Edit de juillet 1717. La punition est la mort et confiscation de leurs biens ou galères et flétrissure".

Le lot 245 consistait en un "arrêt du Conseil d'Etat du Roi, qui suspend l'exécution du 16 octobre 1783 , concernant les Mousselines et toiles de coton, ainsi que l'exécution de l'article V de l'arrêt du 10 juillet 1785, du 14 janvier 1789, Art.1: veut et ordonne sa Majesté que les négociants et fabricants de son royaume , ensemble les administrateurs de la Compagnie des Indes permettent à son Conseil, le plus promptement possible , les plans , mémoires et projets qu'ils jugeront le plus à propos à concilier les intérêts des fabriques nationales et du commerce particulier avec celui de la Compagnie des Indes...pour remédier [aussi] à l'introduction frauduleuse des marchandises provenant des fabriques et du commerce étranger [Angleterre?, Hollande?] etc...".

Montesquieu a enrichi ses lectures de livres d'histoire par son expérience de seigneur foncier du Bordelais qui exportait ses vins en Hollande et par son voyage à travers l'Europe, et a fait connaître son point de vue sur le commerce. Voici quelques citations (Voir l'article de Catherine Larrère, 2011): selon Montesquieu," c'est presque une règle générale, que partout où il y a des mœurs douces , il y a du commerce, et que partout où il y a du commerce , il y a des mœurs douces..."

L'effet naturel du commerce est de porter à la paix". Le commerce "guérit des préjugés destructeurs". Pour lui , le commerce est une "communication" avec l'autre.

Les hésitations royales sur le protectionnisme ou le colbertisme (monopoles délégués comme les Compagnies) ont été accompagnées d'un appauvrissement et même de disette, déficit du trésor royal et Révolution...suivie de guerres sur le continent européen. Notons aussi, le paradoxe au XIXe et début XXe siècle, la politique de la "canonnière" des puissances européennes pour "ouvrir les "marchés de la Chine" (Opium des Indes, etc.).s :

Jacques Clémens.
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esclaves frcharlemagne frMessages subliminaux auprès de nos jeunes ?!  et l'histoire de l'esclavage et de la traite dans l'Océan Indien.

Des sondages récents ont conclu sur l'intérêt pour l'histoire en particulier des jeunes Français.

extrait de" Nouvelles de la vallée du CIRON" numéro 517- décembre 2016

en photo. Musée d'Aquitaine: Esclaves malgaches.

photos :  Esclaves juifs en Egypte, Bible.     /      Charlemagne

 

 

Leurs grands personnages préférés : 1.Louis XIV, 2 ou 3; Napoléon,1ou 2; 3 Charles de Gaulle 2 ou 3 .

Il faut que leurs enseignants aient éclairé l'œuvre des grands personnages de leur choix. Et pas simplement limité pour Louis XIV au château de Versailles et à la vie de ses courtisans.

Sur le plan institutionnel : des monarques absolus, un roi et un empereur !!

Sur le plan de la politique extérieure: impérialisme et guerres.

Sur le plan de la politique intérieure: misère et famine du plus grand nombre.

Sur le plan religieux, Louis XIV (et Mme de Maintenon) a fait pénitence (vie dissolue du moins après sa "fistule", etc.), sur le dos de ses sujets (1685: révocation de l'Edit de Nantes)! Heureusement que c'est aussi le Siècle des Lumières, en particulier à Bordeaux !!!

Conclusion: défaites de la France et faillite du trésor royal (convocation des Etats-Généraux) et chute de la Royauté en 1791 et Restauration en 1815 !

Bravo pour Charles de Gaulle, mais pour eux la Guerre d'Algérie se résume à la torture !!! Attention aux messages subliminaux auprès de nos jeunes?

D'où une mission publique d'histoire nationale mais resituée dans son contexte universel...

Il faut rappeler tous les esclavages et toutes les traites dans le monde, à travers les siècles !!!

Ainsi on met en exergue un épisode atroce d'un navire négrier parti de Bayonne transportant des esclaves malgaches et abandonnés sur une île de l'Océan Indien. Mais il faut aussi mettre en exergue l'existence d'un esclavage malgache par les malgaches eux-mêmes au moins du Xe siècle au 27 septembre 1896, un mois et demi après l'annexion de Madagascar par la France.

Le terme malgache pour désigner l'esclave est andevo ou ondevo. Il s'agissait d'esclaves domestiques et de captifs de guerre, ces derniers destinés au marché de la traite. La traite malgache a été organisée dans l'Océan Indien du Xe au XIXe siècles par les arabo-swahilis (boutres puis voiliers).

Les suivants à pratiquer la traite ont été les Portugais à partir du XVIe siècle, puis les Hollandais de 1595 à la fin du XVIIIe siècle.

Des esclaves malgaches se sont emparé du navire de la Compagnie hollandaise qui voulait les transporter au Cap, le 18 février 1766. A partir du XVIIe siècle les Français pratiquent la traite pour les plantations de l'île Bourbon (Île de la réunion depuis la Révolution) et cela jusqu'à l'interdiction de la traite (début XIXe siècle) et l'abolition de l'esclavage au milieu du XIXe siècle par les nations européennes et en particulier la France.

 

Jacques Clémens.
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La traite des Slaves dans la Chrétienté du Xe au XIXe siècle .

 Le mot esclave venant du latin médiéval "sclavus" désignait au VIe siècle les peuples slaves originaires d'Esclavonie ou Slavonie (actuelle Croatie, plus généralement les Balkans).

 Le sens d'esclave est attesté dans un diplôme germanique en 937. Il prend donc le sens actuel du terme ' "esclave" dès le Xe siècle. Ces régions étaient un réservoir pour la traite des royaumes musulmans, riverains de la Méditerranée. Voici quelques faits .

"Les marchands qui s'occupaient du commerce des esclaves étaient, semble-t-il, surtout des juifs. Le Concile de Mâcon en 513 permet aux chrétiens de racheter aux juifs leurs esclaves pour 12 sous, soit pour leur donner la liberté, soit pour les prendre à leur service. Il semble donc que ce qui gênait certains chrétiens était le fait que des juifs pouvaient détenir des êtres humains. On cite des marchands juifs d'esclaves à Narbonne et à Naples" (Henri Pirenne, Mahomet et Charlemagne, 1937).

En 694, en Espagne, Egica, roi wisigoth réduit en esclavage tous les juifs de son royaume et en confie la grade aux grands propriétaires. En 780, Charlemagne vainquit les Saxons et des milliers de guerriers saxons furent mis en vente à Verdun. Ils furent conduits à Venise et gagnèrent l'Espagne maure en bateau où ils furent revendus. Louis le Pieux interdit la réduction en esclavage des chrétiens, mais la vente des prisonniers de guerre continua pendant des siècles. Des chiffres hypothétiques du nombre de victimes slaves ou européennes de la traite méditerranéenne entre le VIIIe et le XVIIIe siècles ( domination turque jusqu'aux portes de Vienne) ont été avancés: 4,5 millions dont 1 million 250.000 esclaves européens expédiés par la Méditerranée occidentale, etc.

Cette traite qui a duré plusieurs siècles a été arrêtée par la naissance d'Etats en Bohème, en Pologne ou en Russie. Mais dans ces pays une forme de servage fort sévère persista pour les paysans slaves jusqu'au XIXe siècle. Reconnaissons qu'en Europe, comme au temps de l'essai de Spartacus, les "petits" des campagnes (communautés) et des villes (bourgeoisie) ont gagné par leur ténacité et leur argent leur liberté et le statut de citoyen. Cette "franchise" depuis le cœur de l'Europe (et plus particulièrement du royaume de France) s'est étendue jusqu'à ses confins. Ce n'est pas le cas des pays méditerranéens qui comme le continent africain n'ont abandonné la traite et l'esclavage qu'au XIXe siècle sous la contrainte de la colonisation européenne (mais tolérance de l'antique esclavage domestique ou dit de "case"! et aussi un assujettissement parfois inhumain des colonisateurs) .

Il faut donc, si on se veut un historien impartial et non communautariste et partial , "resituer" aussi en Méditerranée et dans l'histoire africaine et arabe, l'épisode de la traite (atlantique) d'une poignée d'armateurs de toute religion, mais peu scrupuleux de Bordeaux, entreprise de quelques dizaines d'années et tolérée par l'Eglise depuis le début du XVe siècle au Portugal et en Espagne ( les autres religions n'envisagent même pas la question jusqu' à notre période ?) et encouragée par les souverains européens, du moins en France jusqu' en 1791, fin de la monarchie constitutionnelle, dans l'histoire mondiale de l'esclavage et de la traite.

En contrepartie, le continent africain et le Proche-Orient ont pratiqué l'esclavage et la traite humaine pendant des siècles. Dans la vie, comme en histoire en particulier , "Charité bien ordonnée commence par soi-même".

 

Jacques Clémens.
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extrait de" Nouvelles de la vallée du CIRON" numéro 515 décembre 2016


 

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Selon Voltaire,"L'esclavage est aussi ancien que la guerre, et la guerre aussi ancienne que la nature humaine. (Histoire antique de l'esclave selon  Voltaire en 1775.)

 Toujours selon  Voltaire, dans le livre où l'on préfère l'esclavage à la domesticité l'auteur "affirme, ce qui est très vrai, que les princes chrétiens n'affranchirent les serfs que par avarice. C'est en effet pour avoir l'argent amassé par ces malheureux, qu'ils leur signèrent des patentes de manumission [ acte écrit et geste par le seigneur d'affranchissement ou d'émancipation].

 Ils ne leur donnèrent pas la liberté, ils la vendirent. L'empereur Henri V [ empereur germanique de 1106 à 1235] commença ; il affranchit les serfs de Spire et de Worms au douzième siècle. Les rois de France l'imitèrent. Cela prouve de quel prix est la liberté, puisque ces hommes grossiers l'achetèrent très chèrement. Enfin, c'est aux hommes sur l'état desquels on dispute, à décider quel est l'état qu'ils préfèrent. Interrogez le plus vil manœuvre couvert de haillons, nourri de pain noir, dormant sur la paille dans une hutte entr'ouverte ; demandez-lui s'il voudrait être esclave, mieux nourri, mieux vêtu, mieux couché, non seulement il répondra en reculant d'horreur, mais il en est à qui vous n'oseriez en faire la proposition. Demandez ensuite à un esclave s'il désirerait d'être affranchi, et vous verrez ce qu'il vous répondra. Par cela seul la question est décidée. Considérez encore que le manœuvre peut devenir fermier, et de fermier propriétaire. Il peut même en France parvenir à être conseiller du roi, s'il a gagné du bien...Ces perspectives valent bien celle de mourir abandonné dans le coin d'une étable de son maître. (Suite Voltaire] .

[ Notons : la vision du prophète Ezéchiel (Anc. Test. chap.37) crânes et ossements et esprit de Dieu, souvent inspiration du Negro Spiritual (XVIIIe s.-début du XIXe siècle , supplanté par le Gospel).  Les esclaves noirs des U.S.A. vivent la libération du peuple d'Israël de manière concrète].

(texte de Jacques Clemens issu de " Nouvelles de la vallée du CIRON numéro 506 septembre 2016)


 

Selon Voltaire, les Turcs "imposèrent aux Grecs un tribut de leurs enfants, les mâles pour être circoncis et pour servir d'icoglans et de janissaires, les filles pour être élevées dans les sérails. Ce tribut fut depuis racheté à prix d'argent. Les Turcs n'ont plus guères d'esclaves pour le service intérieur des maisons que ceux qu'ils achètent des Circasiens, des Mingreliens et des petits Tartares. Toujours selon Voltaire, "entre les Africains musulmans, et les Européens chrétiens, la coutume de piller, de faire esclave tout ce qu'on rencontre sur mer a toujours subsisté. Ce sont des oiseaux de proie qui fondent les uns sur les autres ; Algériens, Marocains, Tunisiens vivent de piraterie. Les religieux de Malte, successeur des religieux de Rhodes, jurent de piller et d'enchaîner tout ce qu'ils trouveront de musulmans. Les galères du pape vont prendre des Algériens, ou font prises sur les côtes méridionales d'Afrique. Ceux qui se disent blancs vont acheter des nègres à bon marché, pour les revendre cher en Amérique. Les Pennsylvaniens seuls ont renoncé depuis peu solennellement à ce trafic qui leur a paru malhonnête". Les Quakers, un groupe de protestants, ont été les premiers abolitionnistes aux Etats-Unis. Ils ont voté en 1758 une loi-anti-esclavagiste en Pennsylvanie.

En 1777, l'esclavage est interdit dans les Etats-Unis du Nord suivants: Vermont, Massachussetts, New-Hampshire, Rhodes Island, Connecticut. En 1820, le compromis du Missouri aboutit à la reconnaissance de l'esclavage au Sud, alors qu'il est aboli au Nord. Selon Voltaire,"L'esclavage est aussi ancien que la guerre, et la guerre aussi ancienne que la nature humaine.

(texte de Jacques Clemens issu de " Nouvelles de la vallée du CIRON numéro 504 septembre 2016)


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On était si accoutumé à cette dégradation de l'espèce, qu'Epictète [ son nom signifie "l'homme actuel" ,50-125, philosophe de l'école stoïcienne], qui assurément valait mieux que son maître , n'est jamais étonné d'être esclave.

Aucun législateur de l'antiquité n'a tenté d'abroger la servitude, au contraire, les peuples les plus enthousiastes, de la liberté, les Athéniens, les Lacédémoniens [Sparte], les Romains, les carthaginois, furent ceux qui portèrent les lois les plus dures contre les serfs. Le droit de vie et de mort sur eux était un des principes de la société. Il faut avouer que de toutes les guerres, celle de Spartacus [111 - 71 av.] est la plus juste, et peut-être la seule juste.

Qui croirait que les Juifs, formés à ce qu'il semblait, pour servir toutes les nations tour-à-tour, eussent pourtant quelques esclaves aussi. Il est prononcé dans leurs lois [Note de Voltaire: Exode chap. XXI. Levitique  chap.XXV. etc. Genèse chap. XXVII-XXXII ) qu'ils pourront acheter leurs frères pour six ans, et les étrangers pour toujours. Il était dit que les enfants d'Esaü  devaient être les serfs des enfants de Jacob.

Mais depuis, sous une autre économie, les Arabes qui se disaient enfants d'Esaü , réduisaient les enfants de Jacob à l'esclavage. Les Evangiles ne mettent pas dans la bouche de Jésus-Christ une seule parole qui rappelle le genre humain à sa liberté primitive, pour laquelle il semble né. Il n'est rien dit dans le nouveau Testament de cet état d'opprobre et de peine auquel la pitié du genre humain était condamnée; pas un mot dans les écrits des apôtres et des pères de l'église pour changer des bêtes de somme en citoyens, comme on commença à le faire parmi nous vers le treizième siècle.

S'il est parlé de l'esclavage, c'est de l'esclavage du péché [ et de l'amour du prochain et "rendez à César ce qui est à César"... Marc, XII,13-17; Matthieu, XXII, 21; Luc, XX, 25 ]. (suite)

(texte de Jacques Clemens issu de " Nouvelles de la vallée du CIRON numéro 502 aout 2016)


 

Noé et l'esclavage. Les esclavagistes musulmans et chrétiens ont souvent fait référence à la Genèse (9-18-29), le premier livre de la Bible.

( d'après le texte de Jacques Clemens issu de " Nouvelles de la vallée du CIRON numéro 502 aout 2016 )

Un jour, son fils Cham, père de Canaan surprend Noé (ivre) tout nu et en informe ses frères .  RéveilléNoé réplique : "... maudit soit Canaan / Qu'il soit l'esclave  des esclaves de ses frères...".Il bénit alors ses deux fils Sem et Japhet.

ci dessous texte SIGM :  La malédiction est répétée à plusieurs reprises. Ce récit qui évoque en quelques versets la personnalité des pères des 70 nations qui ont, selon la Bible, composé l'humanité, a connu diverses exégèses lesquelles ont eu des répercussions historiques, donnant naissance au mythe de la race hamite et offrant à leurs auteurs une caution religieuse à la dépréciation des peuples d'Afrique noire et à leur réduction en esclavage.D’une manière générale, on trouve très peu de traces sur l’utilisation de ce passage de la Genèse pour justifier l’esclavage ; toutefois, pendant le XVIIIe et XIXe siècles, les traces historiques deviennent plus persistantes, au fur et à mesure que la traite des noirs par les occidentaux se développe et qu’elle devient un phénomène de société polémique.

Dans les Mille et Une Nuits on trouve une dispute entre une concubine noire et une concubine blanche. La blanche conte l’histoire de la malédiction de Cham et affirme que Cham fut noirci pour avoir ridiculisé son père tandis que Sem fut blanchi pour n’avoir pas fait de même. La concubine noire réplique que la blancheur est associée à la lèpre et à la mort.

texte Jacques Clemens : Quant au Christ, il s'est tenu "éloigné" des questions socio-politiques de son époque: "Rendez à César ce qui est à César..."C'est la traduction d'une partie d'un passage du Nouveau testament: "Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu" (Marc XII,13-17, Mathieu XXII,21, Luc, XX,25).C'est la réponse que le Christ aurait fourni aux pharisiens qui lui demandaient s'il était conforme à la loi de payer les impôts romains.

La question était un piège...Mais cette réponse est un fondement, du moins pour les chrétiens, de la séparation du politique et du religieux, comme le rappelait au moment de la loi de la séparation des églises et de l'Etat en 1905, Aristide Briand.


 La papauté, responsable morale de la traite négrière ?voir  bulle du 8 janvier 1454.

Il faut "mondialiser" l'histoire non seulement de l'esclavage mais aussi de la traite négrière.( texte de Jacques Clemens issu de " Nouvelles de la vallée du CIRON numéro 501 aout 2016 )

Comment des souverains catholiques et gallicans, protestants ou très chrétiens comme le roi de France ont-ils pu tolérer et surtout encourager la traite négrière auprès d'armateurs peu scrupuleux pour leurs colonies hors de leur royaume ? En Europe, du moins occidentale, l'esclavage depuis les XIe-XIIe siècles grâce à la ténacité de ses paysans et de sa bourgeoisie urbaine naissante, a évolué vers un servage de moins à moins contraignant (mais "fiscal") au cours des siècles .

Or la papauté a donné le "feu vert" pour la traite négrière quelques décennies avant même la découverte de l'Amérique. Je citerai, en ce qui concerne l'Eglise et la traite négrière : " après Hostiensis [ Henri de Suse, vers 1200-mort en 1271 à Lyon], les élèves de Thomas d'Aquin fixent le corpus des arguments théologiques et canoniques qui justifient l'esclavage, et le soin de la conversion et de l'éducation des païens est invoqué dès les années 1440 par Nicolas V pour autoriser le commerce des Noirs soudanais vendus en Cyrénaïque par les traitants sahariens, comme pour permettre celui des Noirs de Guinée par l'entreprise royale portugaise" (Henri Bresc, dans Dictionnaire Encyclopédique du Moyen Âge sous la direction d'André Vauchez, t.1, Cambridge, Editions du Cerf Paris, Rome, 1997, p.540.)

C'est l' origine morale de la traite atlantique et de l'esclavage dans les "colonies " des rois chrétiens d'Europe et des premières pages du Code Noir, ordonnance royale ou édit royal de mars 1685. Et donc jusqu'en 1791, autorisations et primes et même anoblissement pour les armateurs négriers chrétiens ou protestants, etc. en particulier de Bordeaux.

En conséquence , un monument mémoriel de ce crime contre l'humanité qu'est indiscutablement la traite négrière n'était pas à placer sur le quai du port de Bordeaux. Il n'a jamais vu débarquer un esclave sauf par dérogation royale et temporaire pour les domestiques accompagnateurs ou pour formation professionnelle. Certes des navires de certains armateurs chrétiens autorisés et même encouragés par le pouvoir royal sont partis de ce quai chargés de pacotille pour l'échanger contre des esclaves de Guinée à des rois africains de la côte. Ensuite, ils rejoignaient avec leur cargaison humaine dans des conditions atroces les Antilles et les Amériques. Ils revenaient à Bordeaux avec un chargement de produits d'outremer (sucre, rhum). C'est ce qui est dénommé le commerce triangulaire. Mais la plupart des armateurs bordelais moins spéculateurs et plus scrupuleux faisaient un aller retour simple entre Bordeaux et les Antilles avec marchandises et passagers, en particulier créoles, militaires et administrateurs coloniaux de la Royauté.

Le triangle immoral de la traite négrière dans l'ordre chronologique est donc : la papauté- les souverains chrétiens- quelques armateurs bordelais.

Donc l'emplacement d'un monument mémoriel de l'origine immorale de la traite négrière dans le monde chrétien serait le parvis de la cathédrale Saint-André de Bordeaux administrée par ses cardinaux archevêques.

(Suite prochaine de Voltaire en 1775).


Il faut rappeler que Montesquieu a dénoncé l'esclavage dès 1721 dans les "Lettres persanes" et en 1748 dans l'"Esprit des lois", en particulier dans le livre XV. 

Voltaire a fait la même critique dans "Candide", avec l'épisode du nègre de Surinam en 1759. 

 

En 1775 Voltaire publie dans le tome 4 de ses "Questions sur l'Encyclopédie" un article intitulé :"Esclavage". Dialogue entre un Français et un Anglais" Nous allons en citer les passages les plus significatifs.

 

Le Français : Parmi les conventions qui me déplaisent de cette grande foire du monde, il y en a deux surtout qui me mettent en colère; c'est qu'on y vende des esclaves, et qu'il y ait des charlatans dont on paie l'orviétan beaucoup trop cher. Montesquieu m'a fort réjoui dans son chapitre des Nègres. Il est bien comique, il triomphe en s'égayant sur notre injustice.

L'Anglais : Nous n'avons pas à la vérité le droit naturel d'aller garrotter un citoyen d'Angola pour le mener travailler à coups de nerf de bœuf à nos sucreries de la Barbade, comme nous avons le droit naturel de mener à la chasse le chien que nous avons nourri. Mais nous avons le droit de convention. Pourquoi ce nègre se vend-il ? ou pourquoi se laisse-t-il vendre ? je l'ai acheté, il m'appartient ; quel tort lui fais-je ? Il travaille comme un cheval, je le nourris mal, je l'habille de même, il est battu quand il désobéit ; y a-t-il là de quoi tant s'étonner ? traitons-nous mieux nos soldats ? N'ont-ils pas perdu absolument leur liberté comme ce nègre ? La seule différence entre le nègre et le guerrier, c'est que, le guerrier coûte bien moins. Un beau nègre revient à présent à cinq cent écus au moins, et un beau soldat en coûte à peine cinquante. Ni l'un ni l'autre ne peut quitter le lieu où il est confiné, l'un et l'autre sont battus pour la moindre faute. Le salaire est à peu-près le même; et le nègre a sur le soldat l'avantage de ne point risquer sa vie, et de la passer avec la négresse et ses négrillons.

Le Français :  Quoi! vous croyez donc qu'un homme peut vendre sa liberté qui n'a point de prix  ?

L'Anglais : Tout a son tarif : tant pis pour lui, s'il me vend à bon marché quelque chose de si précieux. Dites qu'il est un imbécile ; mais ne dites pas que je suis un coquin.

Le Français : Il me semble que Grotius (Liv. II, chap. V) [ Hugo Grotius, 1583-1645, hollandais en France de 1621 à 1644], approuve fort l'esclavage ; il trouve même la condition d'un esclave beaucoup plus avantageuse que celle d'un homme de journée qui n'est pas toujours sûr d'avoir du pain. Mais Montesquieu regarde la servitude comme une espèce de péché contre nature. Voilà un Hollandais citoyen libre qui veut des esclaves, et un Français qui n'en veut point, il ne croit pas même au droit de la guerre.

L'Anglais : Et quel autre droit peut-il donc y avoir dans la guerre que celui du plus fort ? Je suppose que je me trouve en Amérique engagé dans une action contre des Espagnols. Un Espagnol m'a blessé, je suis prêt à le tuer; il me dit, Brave Anglais ne me tue pas, et je te servirai. J'accepte sa proposition, je lui fais ce plaisir, je le nourris d'ail, et d'oignons ; il me lit les soirs Don Quichotte à mon coucher, quel mal y a-t-il à cela, s'il vous plaît ? Si je me rends à un Espagnol aux mêmes conditions, quel reproche ai-je à lui faire ? Il n'y a dans un marché que ce qu'on y met, comme dit l'empereur Justinien. Montesquieu n'avoue-t-il pas lui-même qu'il y a des peuples d'Europe chez lesquels il est fort commun de le vendre, comme par exemple les Russes ?

Le Français : Il est vrai qu'il le dit (Liv. XV, chap. VI ), et qu'il cite le capitaine Jean Perri dans l'état présent de la Russie [ 1714] ; mais il cite à son ordinaire. Jean Perri dit précisément le contraire (P.228) Voici ses propres mots, "le csar a ordonné que personne ne se dirait à l'avenir son esclave, son golup, mais seulement raab qui signifie sujet. Il est vrai que ce peuple n'en tire aucun avantage réel, car il est encore aujourd'hui esclave". En effet tous les cultivateurs, tous les habitants des terres appartenant aux boyards ou aux prêtres sont esclaves. Si l'impératrice de Russie commence à créer des hommes libres, elle rendra par-là son nom immortel [abolition du servage en Russie en 1861!]. Au reste, à la honte de l'humanité, les agriculteurs, les artisans, les bourgeois qui ne sont pas citoyens des grandes villes sont encore esclaves, serfs de glèbe, en Pologne, en Bohême, en Hongrie, en plusieurs provinces de l'Allemagne, dans la moitié de la Franche-Comté, dans le quart de la Bourgogne et du Bourbonnais [Monarchie Habsbourg/ Espagne jusqu'en 1678, mais attachement coutumière des populations locales désormais dans le royaume de France!], et ce qu'il y a de contradictoire, c'est qu'ils sont esclaves des prêtres. Il y a tel évêque qui n'a guère que des serfs de glèbe de main-morte, dans son territoire. Quant aux esclaves faits pendant la guerre, on ne voit chez les religieux , chevaliers de Malte que des esclaves de Turquie ou des côtes d'Afrique enchaînés aux rames de leurs galères chrétiennes.

L'Anglais : Par ma foi si des évêques, et des religieux ont des esclaves, je veux en avoir aussi...[à suivre].

 

Extraits Nouvelles vallée du Ciron n° 499 et n°500.Nouvelles de Jacques Clemens 


 

Nouvelles de Jacques Clemens ( Mondialisation de l'histoire de l'esclavage :extrait Nouvelles vallée du Ciron n° 494 ).    

En 1826, François René de Chateaubriand (1768-1848) publie un opuscule de 48 pages qui s'intitule,"De la Traite des Blancs", Paris, Touquet et Cie. Après la mondialisation économique, il serait temps pour les "intellectuels"  d'enseigner la mondialisation de l'histoire de l'esclavage. Au XIXe siècle, cette connaissance était partagée par de nombreux aquitains. Ainsi la fabrique de faïence de Bacalan (Bordeaux) de Jules Vieillard a "édité", seconde moitié du XIXe siècle, une série d'assiettes :"Comment on dîne... à la campagne, au Quartier latin, à la guinguette, chez la vieille duchesse, etc".

Une assiette illustre "En Amérique comment on dîne". Il faut rappeler que l'esclavage aux Etats-Unis commence peu après l'installation des premiers colons britanniques (1619-1865). En 1860, il était recensé aux Etats-Unis 4 millions d'esclaves. Son abolition est à l'origine du déclenchement de la guerre civile, dite de Sécession en 1861. L'émancipation des esclaves est proclamé aux Etats-Unis le 1er janvier 1863.

 Les sentinelles "archéologiques" ...Jacques Clémens.
www.vieux-papiers-en-aquitaine.com

 


 

http://www.vieux-papiers-en-aquitaine.com/ par Jacques Clemens

visite Moulin de Noes à PESSAC les 20 et 21 mai

  extrait Nouvelles de la vallée du Ciron n° 492 ( mai 2016)

Capture moulin de noes Académie Royale de Bordeaux et Parlementaires, initiateurs de l'anti-esclavagisme en 1571 et en 1771.
(Fin)

La lecture publique d'André-Daniel de Lafon de Ladebat; "Sur la nécessité...", à l'Académie Royale de Bordeaux pourrait paraître comme une initiative courageuse.

Or le Parlement de Guyenne a interdit toute vente d'esclaves depuis le XVe siècle du moins sur le sol d'Aquitaine et leur présence n'était en principe que temporaire (formation professionnelle ou accompagnateurs de familles de planteurs à Bordeaux) selon les dérogations royales du XVIIIe siècle.

Certes les intérêts économiques des parlementaires, humanistes et avant tout seigneurs fonciers pratiquant souvent l'exportation de leurs vins, n'étaient pas les mêmes. Mais ils manifestèrent publiquement leur répugnance de ce trafic et de ses conditions ignobles du moins par leurs activités littéraires , à l'exemple de Montesquieu, à des armateurs négriers peu scrupuleux et encouragés par les ministères royaux jusqu'en 1791.

Ce qui n'empêche pas les alliances matrimoniales entre eux, ainsi celle des Laffon de Ladebat et des Bacalan, ancienne aristocratie bordelaise.

Deux siècles après le rappel de 1571, face à une opinion publique indifférente, les parlementaires, en particulier membres de l'Académie Royale de Bordeaux , ont rendu publique leur position (prudente par rapport au pouvoir royal) confrontée aux pratiques cruelles des armateurs négriers.

En effet, dans le Journal de Guienne du 23 janvier 1772, l'Académie indique :

" Programme de l'Académie Royale des Belles Lettres, etc., le 13 janvier 1771. Prix:" Quels seraient les meilleurs moyens pour préserver les Nègres qu'on transporte des côtes de l'Afrique dans les Colonies du Nouveau Monde, des maladies fréquentes et si souvent funestes qu'ils éprouvent souvent dans ce trajet... Un citoyen ami de l'humanité a avancé une somme de deux cents livres pour servir de prix au meilleur mémoire".

Les Académiciens ne comptent pas sur la collaboration des armateurs négriers de Bordeaux et d'ailleurs !!!

Ainsi, André-Daniel Lafon de Ladebat n'a fait que répondre au programme de l'Académie royale de Bordeaux rendu public depuis 1771.

Le moulin de Noès rend hommage, à travers une exposition, à Laffon de Ladebat.

Jacques Clémens.
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extrait Nouvelles de la vallée du Ciron n° 489 ( avril 2016)

Trois Noirs préfèrent rester à PESSAC en 1788 !

Joseph-Alexandre Laffon de Ladebat (1719-1797), anobli en 1773 a fait fortune essentiellement avec la traite négrière. Il a fait passer plus de 4.000 nègres au moyen de quinze armements qu'il a fait sur les côtes d'Afrique. Qu'outre ces armements, il en a fait douze pour Saint-Domingue. C'est un des justificatifs royaux pour son anoblissement. Les activités de traite négrière sont officiellement terminées en 1791. En 1783 ses actifs consistent en une habitation à Saint-Domingue et la maison noble de La Canau ou de Bellevue (le moulin de Noès,( construit semble-t-il par le propriétaire précédent), acquise en 1769.

Son fils, André-Daniel(1746-1829) a épousé en 1777 à Paris Mademoiselle de Bacalan (grande famille aristocratique de Bordeaux). Il s'occupa de Bellevue jusqu'en 1788, avant de s'installer à Paris (Versailles).

Selon son "mémorial": "Nous avions fait venir à Pessac de notre habitation de Saint-Domingue deux négrillons et une négritte pour leur donner les usages des travaux d'une ferme et d'une maison noble [ conforme à la dérogation royale: esclaves sur sol aquitain toléré pour leur formation] Ils étaient pleins de courage et de bonne volonté et plus ardents aux travaux bien que libres que certains de nos cultivateurs du pays. Quand ma famille a quitté Bordeaux pour Paris, ils ne voulurent pas retourner libres à Saint-Domingue et trouvèrent aisément du travail à Pessac".

Il y aurait beaucoup à dire sur certains aspects du "roman familial" repris par certains à Pessac sans réelle critique historique. Cependant André-Daniel Laffon-Ladebat, de famille protestante, a fait preuve d'une remarquable intégrité et clairvoyance financière lors de la Révolution.

Texte de Jacques Clemens


 

"le café nous paraitrait  bien amer si la canne à sucre n'était coupée  par des esclaves ..." ( Montesquieu)

Capture esclavage abolition de l'esclavage

Texte de Jacques Clemens ; faire un clic pour agrandir l'image

Le 10 mai, depuis la présidence de Jacques Chirac, est la date officielle où l'on commémore en France l'abolition de l'esclavage. A la Mairie de Bordeaux, la fête est fixée le 4 février.

Mais il faut aussi rappeler la loi Taubira, du nom de Christiane Taubira, loi n°2001-434 du 21 mai 2004 , reconnaissant la traite et l'esclavage en tant que crime conte l'humanité, dont Christiane Taubira, alors député, était rapporteur et son article Ier : " la République Française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite de l'Océan Indien, d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'Océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité".

Quelques remarques :

1. A partir du XVe siècle, les nations concernées sont l'Espagne, le Portugal, les Pays-Bas et l'Angleterre, la France dont Bordeaux n'a pratiqué la traite sur incitation monarchique qu'à partir du XVIIe siècle.

2. Traite et esclavage transatlantiques n'ont été possibles qu'avec la collaboration de négriers africains qui amenaient sur le littoral des captifs (prisonniers, esclaves domestiques) . Jusqu'au XIXe siècle aucun européen n'a pénétré à l'intérieur du continent africain.

3. Et la traite saharienne ? pratiquée par des musulmans "blancs" de la frange sahélienne (Peuls, Touaregs, Toubous), esclaves noirs razziés vendus au Maghreb, dans l'Empire ottoman, etc... Ce passé explique en grande partie les haines dans la région du Sahel. Et les autres continents ?

En ce qui concerne les grands principes, aucune référence à l'esclavage contemporain (Afrique Noire, Péninsule arabe, sous-continent indien). Il s'agit bien d'une loi pénitentielle ou de prétendue repentance ne pouvant qu'exacerber la division de la nation et peut-être en instrumentalisant les communautarismes. Sachant le niveau d'"instruction" et culturel de Mme Taubira, principale instigatrice de cette loi, qui n'exprime rien d'universel et qui est sur le plan historique très réductrice, on peut se poser des questions ? (Voir le remarquable article critique de Joseph Savès).

Si cette commémoration se veut "provinciale" , c'est un manque de respect sinon une injustice à la mémoire de nos ancêtres et à l'Aquitaine, où son Parlement depuis le XVe siècle s'est opposé à toute forme d'esclavage ou de traite sur son sol comme c'était aussi le cas dans tout le royaume de France. La traite et l'esclavage n'ont été "organisés" et encouragés outremer que par le pouvoir royal.

extrait des Nouvelles de la vallée du Ciron n°  483


 

Montaigne condamné en 1676.

La Librairie parisienne "L'île enchantée" propose, le 16 décembre 2015, n°63 [Montaigne], "L'Esprit des Essais" de Michel, Seigneur de Montaigne, Paris, Charles de Sercy, 1677, 539 pages.

Un ouvrage a été déjà publié en 1667 pour défendre Montaigne des attaques de Port Royal . Il comportait un corps de "pensées" tirées des "Essais". Il s'agissait d'une réponse à plusieurs injures et railleries écrites contre Michel, seigneur de Montaigne.

Montaigne avait été seulement réprimandé en 1581 par les autorités pontificales. En 1676, les "Essais" furent censurés et interdits. C'est le "libertinage" de Montaigne qui a offensé les penseurs augustiniens et le milieu de Port-Royal.

A partir de 1676, les "Essais" changèrent de nom et furent présentés en passages choisis après avoir été abondamment expurgés.

L' "Esprit des Essais" de 1677 est la première publication dont le but avoué était de faire connaître Montaigne à travers un choix de morceaux choisis. Cette nouvelle orientation éditoriale est donc une accommodation de la condamnation de Montaigne en 1676.

 

Extrait ci dessus des Nouvelles Numéro 478 de la Vallée du Ciron www.vallee-du-ciron.com

http://www.vieux-papiers-en-aquitaine.com/ par Jacques Clemens


 

Le wahhabisme [ou salafisme] connu en France dès 1804 !

 477Gros et Delettrez ( Paris ) a mis en vente le 2 décembre 2015 à Paris un remarquable ensemble d'ouvrages et documents anciens concernant le Proche-Orient (Orientalisme). Le lot n°22, Louis-Alexandre Corancez, Histoire des Wahabis depuis leur origine jusqu'à la fin de 1809, Paris, 1810, est particulièrement intéressant.

L'auteur a fait sa carrière au Proche-Orient et il a été pendant 8 ans consul d'Alep. En 1804, il a publié dans le journal Le Moniteur un "Précis historique sur les Wahabis". Dans son ouvrage, il présente en détail l'apparition de cette minorité islamique et la progression de son influence dans la Péninsule Arabique et sa "fusion" avec une famille de chefs arabes locaux.

Le wahhabisme est un mouvement politico-religieux saoudien fondé au XVIIIe siècle. C'est une vision rigoriste issue de l'Islam sunnite hanbalite. Cette nouvelle doctrine a été rejetée par tous les théologiens des principaux courants sunnites et chiites. La lutte fut horrible, massacres atroces, destruction de La Mecque et de Médine (1803-1804), des tombes saintes par les Wahhabis.

Les Wahhabis s'opposent à tout intermédiaire avec Dieu - y compris le prophète Mahomet [ On peut donc ne retenir que quelques sourates concernant le traitement des femmes, la djihad, etc. ] et à fortiori leur fondateur qui est à l'origine de leur appellation de wahhabites.

Ils préfèrent celle de "salafi" ("les pieux anciens"). Après la défaite de l'Empire ottoman, l'Angleterre instrumentalisa le wahhabisme à des fins géopolitiques (pétrole). Le 3e royaume d'Arabie saoudite renaît ainsi en 1932, après la prise de la Mecque en 1924. A partir de 1938 et 1945, c'est la protection des Etats-Unis.

Sans évoquer l'application implacable de la charia, la dynastie théocratique saoudienne aurait détruit tout le patrimoine archéologico-religieux de son territoire !! Désormais, sa question vitale est l'arrêt du soutien à l'intégrisme terroriste islamiste du monde ou la survie de son Etat théocratique désormais lui-aussi menacé.

Note: Tafkir ( " Excommunication" ) groupe islamiste ultra-violent! a été fondé en 1971 par un Egyptien.

 

Extrait ci dessus des Nouvelles Numéro 477 de la Vallée du Ciron www.vallee-du-ciron.com

http://www.vieux-papiers-en-aquitaine.com/ par Jacques Clemens


 

Extrait ci dessous des Nouvelles de la Vallée du Ciron Numéro 476 www.vallee-du-ciron.com

Le catalogue Kapandy, Morhange, Paris du 20 septembre 2015, a proposé, "Oliver Raymond, Le Carnaval de la Barbarie"" imprimé à Fez en Barbarie en 1765.

Le sous-titre en révèle le thème réel: "le Temple des Yvrognes".

Le lieu d'impression indiqué Fez est fictif.

 carnaval de la barbarie

    Cet ouvrage est illustré de Bacchus présidant aux agapes de trois gentilshommes richement vêtus , vomissant devant une table abondante. Elle confirme qu'au Siècle des Lumières en Europe la qualification de barbarie porte sur le comportement des plus riches dans la Chrétienté. Ces derniers justifiaient leurs extravagances par des références littéraires à l'Antiquité gréco-romaine.

Quel impact sur l'opinion publique en période de grande pauvreté et de famines pour le plus grand nombre de sujets du Royaume ? Outre le lieu fictif d'impression, le masque marocain comme pour "Les Lettres Persanes" de Montesquieu permettait sans crainte de poursuites de la censure royale de critiquer les maux de leur société... qui amèneront la Révolution.

En dehors du royaume de France, c'était une autre barbarie par exemple l'esclavage aux Amériques du fait de certains armateurs chrétiens, esclavage extérieur à l'Europe mais autorisé sinon encouragé par les monarchies et à l'intérieur des pays méditerranéens, du Maghreb au Proche et Moyen-Orient, du fait de pirates musulmans et de leurs "autorités" politico-religieuses, etc.

P.J.      Carnaval de la Barbarie.        

Jacques Clémens. http://www.vieux-papiers-en-aquitaine.com/

 


patois 2 frFrançoipatois frs Ier imposa la pratique du français (langue d'Ile-de-France et "cœur" de la monarchie) à la place du latin dans tous les actes juridiques et administratifs, en 1539, par l'Ordonnance de Villers-Cotterets. Poètes et écrivains illustrèrent ensuite la langue du royaume. En 1635, c'est la fondation de l'Académie française.     L'abandon du latin a permis à de nombreux provinciaux d'emprunter l'ascenseur social dans le royaume de la bourgeoisie ou des classes moyennes urbaines, ascension sociale qui leur était jusqu'alors limitée à leur territoire urbain ou terroir.

Faire un clic pour agrandir les images ci contre

Auparavant la pratique généralisée du latin limitait aussi cet ascenseur à quelques élites cléricales ou administratives ou juridiques, seuls les hommes d'armes ou les courtisanspouvaient emprunter un autre ascenseur social provincial ou local. Actuellement, certains tentent d'imposer comme en Bolivie le multilinguisme de la République. La constitution bolivienne de 2009 reconnaît 37 langues officielles (Aymara, Quechua, etc.). De fait pour des raisons de moyens, cette volonté d'Etat plurinational de Bolivie n'est qu'une simple formulation, en particulier dans l'éducation secondaire, quantau sentiment d'appartenance à une patrie, à vérifier sur place !!!

 document pdf de 5 pages en P.J. Anéantissement du Patois en 1794.

  Jacques Clémens http://www.vieux-papiers-en-aquitaine.com/

Extrait ci dessus des Nouvelles de la Vallée du Ciron Numéro 475 www.vallee-du-ciron.com

 

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