* parlez moi des tumulus par Olivier Coussillan et Gwénolé Belbéoc'h
(extrait du Journal de la Promenade SAUCATS 18 avri 2004)
Sur une lande plantée de pins, on remarque une série de neuf tumulus, dont l'un, le plus grand, appelé la « Grande Montagne », mesurant à peu près 20 mètres de diamètre se trouve au centre d'une circonférence approximative formée par les autres, dont le plus petit a 6 mètres de diamètre. Les hauteurs varient de 0m 50 et 3 mètres .Il n’est pas douteux qu’ils ont appartenus à une nécropole. Certaines de ces éminences sont difficiles à découvrir, au milieu des pins qui ont poussé autour d'eux et jusque dans leur masse. Non loin du tumulus central, il existe une grande lagune semi-circulaire, d'où il semble que fut tirée la terre ayant servi à l'édification des monticules. Trois ont été fouillés jusqu’ici (il faut des autorisations ! ). Voici les détails particuliers remarqués dans le plus petit d'entre eux : sa base, reposant sur l'alios, est faite d'un gravier très blanc, qui alterne souvent avec une couche noire de charbon. Même alternance au-dessus de l'humus du sol naturel. Une masse de terre noire également charbonneuse compose la partie extérieure du pourtour. A la partie supérieure, un bourrelet de 15 à 20 centimètres entoure, sur 4 mètres environ de diamètre, une sorte d'entonnoir comblé, lui aussi, avec de la terre légèrement charbonneuse. Un autre tumulus, d'une taille un peu supérieure, est constitué d'une série de couches artificielles horizontalement disposées l'une sur l'autre, comme le seraient des couches géologiques dans la coupe d'un terrain naturel : 40 centimètres de gravier blanc sur l'alios, et, en remontant, 30 centimètres d'humus, 17 centimètres de gravier blanc, 12 centimètres d'une couche très noire composée de cendres et mélangée de nombreux charbons, 11 centimètres de gravier et, enfin, humus pur à la partie supérieure. Le tumulus appelé Grande Montagne présentait lui aussi, à son sommet, une excavation en forme d'entonnoir comblée avec une terre noirâtre au-dessus d'un fond où se distinguent des couches stratigraphiques de sable et d'humus irrégulières. Dans tous ces tumulus, de nombreux débris de poterie grossièrement modelée avec les doigts sont mêlés avec les couches de cendres charbonneuses. L'aspect de ces débris, leur calcination dans toutes leurs parties, y compris la cassure, prouvent que les vases dont ils proviennent avaient été brisés avant d'être jetés au feu ou y avaient éclaté quand on les y lança. On doit retenir que la richesse en cendres et la symétrie des couches dont les tumulus étaient constitués ne laissent aucun doute sur la destination des monticules et le caractère méthodiquement voulu de leur construction. On y avait certainement brûlé des cadavres, on avait aussi enfermé les ossements des morts dans des urnes ; seulement, au lieu d'ensevelir dans la masse ces urnes laissées intactes, après avoir éteint le bûcher, on laissait celui-ci allumé, puis on y précipitait l'urne et son contenu.
Coussillan et Belbeo'ch