Grand voyageur, ayant parcouru toute l’Europe, Montesquieu disait de la "terre des Graves de Bordeaux et du bord de Garonne" :
Ces "Zones Humides" sont riches d'un patrimoine d'autant plus précieux qu'il est, partout, en nette régression. (voir ci dessous carte ZNIEFF en Gironde)
Le secteur des palus de la basse vallée de la Garonne se partage entre des prairies très humides et, à un moindre niveau, des boisements hygrophiles : c'est un des joyaux du canton. Ces milieux bocagers de prairies cloisonnées de haies et de fossés assez fréquemment en eau, dégagent une impression d'intemporalité.
La qualité des paysages, comme celle de la richesse naturelle, ont été la raison d'un classement en "Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique" (ZNIEFF).
*parlez moi de la culture du cresson et de l' utilisation du sol des Zones Humides
extraits du Journal de la Promenade du SIGM (vers Ayguemorte 2003).
Ci-dessus 5° promenade cantonale annuelle, proposée par SIGM : en 2003 vers Ayguemorte les Graves ; traversée de rivière ;
CADAUJAC : 10 juillet 2009
La Ferme de la Ronde est une grange en pierres au Sud de Cadaujac, dans le bocage de Garonne, sur le domaine du Grand Brésil, classé en Espace Naturel Sensible, située sur le tracé du Plan Départemental de Randonnée, balisé prochainement.
Un Chantier Jeunes a été ouvert le 10 juillet, encadrement par les Compagnons Bâtisseurs d'Aquitaine, pour valoriser en ce lieu le patrimoine bâti (restauration d'un puits) et paysager (arrachage de Jussie). C'est une première étape vers la maison du Bocage dans ces Zones Humides des Bords de Garonne, a souligné le Conseiller général Bernard Fath (qu'on reconnait à gauche, en présence de Christian Tamaralle, président de la CCM, de Danielle Secco, maire de St Morillon, de Celine Liebaut Janie, maire de Cabanac et Villagrains et Jean André Lemire maire de Isle-Saint-Georges).
* parlez moi de l’histoire des paysages des Zones Humides des bords de Garonne
extrait du Journal de la Promenade du SIGM (vers Ayguemorte 2003).
Sur le cadastre de 1847, on peut voir que 194 hectares étaient consacrés à la vigne en joualles (complantée), 49 aux terres labourables, 78 en pins, 1 aux oseraies, 8 aux pâturages et pacages, 5 en jardins, 2 en viviers, 1 en verger, 21 en aubarèdes (aulnaies) et saussaies (saulées), 3 en marais, 18 en robiniers (acacias), 4 en châtaigniers, seulement 0,06 de friches et de broussailles. L'habitat se composait alors de 49 maisons et d'un moulin.
Aujourd'hui, cette utilisation du sol s'est considérablement simplifiée. Cependant, jusque dans les années 1950-1960, certaines pratiques traditionnelles avaient perduré et révélaient l'originalité de cette campagne de l'Aruan. Une autre caractéristique d'Ayguemorte, mise à part la vigne bien entendu, était l'élevage bovin. Dans le cadre de la polyculture d'autosubsistance, les habitants possédaient quelques vaches chacun, à moins qu'ils ne les aient « en gasaille », c'est-à-dire en location à des famille plus riches. On pouvait en voir jusque dans les années 1970-1975, dans les prairies ou divaguant sur les bords des routes. En effet, il y avait surtout de petits propriétaires, n'ayant pas toujours de prairies à eux, et les bas côtés des routes étaient alors utilisés, notamment loués aux enchères. A la saison, on « allait à la bauge », dans les zones humides, c'est-à-dire que l'on fauchait cette haute végétation des marais impropre à la pâture mais utilisée pour le paillage des bêtes (bauge = mauvaise litière). Pour en savoir plus, lire la suite en téléchargeant ci dessous ...
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* parlez moi de la culture du cresson et de l' utilisation du sol des Zones Humides
extrait du Journal de la Promenade du SIGM (vers Ayguemorte 2003) ;
Ayguemorte est une ancienne commune où l'on pratiquait la culture du cresson des fontaines. On trouvait des cressonnières aux zones de résurgences de sources, sur le rebord du plateau sableux, au-dessus des marais, sur la courbe de niveaux 10 m : aux lieux-dits Moka et La Blancherie dans le bourg, près de l'ancienne église, près du moulin de l'Aprée (comme à Saint Médard d'Eyrans, Cadaujac...). Celles de La Blancherie semblent particulièrement anciennes, révélant une activité de plusieurs siècles.
La culture du cresson pouvait être pratiquée par les néophytes, comme appoint. C'est le cas de la famille Godeau, qui ont creusé des bassins chez eux dans les années 1960, bassins rectangulaires et allongés creusés à même la terre, celle-ci étant tassée, et fermés par des bordures en béton. Le plan en est légèrement incliné afin que l'eau circule et reste courante (elle est rejetée vers la zone de marais). L'immersion des plans de cresson est d'environ 10 cm, et la hauteur d'eau suit la croissance du cresson grâce à des vannes. L'eau de source est idéale car elle est riche en minéraux et sa température tiède et constante (14°C) permet la culture l'hiver. En effet, en ce temps-là , le cresson était la seule « salade » de l'hiver, cultivé de septembre à mai. Son coût, élevé, venait des nombreuses manipulations et de la main d'oeuvre minutieuse nécessaire : semis, éclaircies, ramassage juché sur une planche posée en travers du bassin avec les mains dans l'eau, même l'hiver... ! Le manque de main d'oeuvre, la concurrence de la salade devenue moins chère (produite sous serre), les problèmes phytosanitaires (la « douve » due aux fumures animales), le coût de production, tout cela a fait fermer les petites productions locales, familiales, il y a 20 ans.