Inventaire par Julie Delpeyroux , en 2007, commentaires par Philippe DELPECH,
Patrimoine de proximité de Saint-Morillon, patrimoine dans le domaine privé,ou public (liste non exhaustive)
" Groupe de tumuli de part et d'autre de la piste de Jonquey (3 sur Saint-Morillon; 5 sur Saint-Selve).
" Groupe de tumuli dit de Perbos (voir ce qu'il en reste !).
" Motte castrale de Luzier dans la zone de confluence du Gât Mort et du Riet.
" Trois moulins ruinés:
-Luzier (ancienne propriété de Montesquieu)
-Le Notaire (ancienne propriété de Montesquieu)
-Moussurot.
" Ensemble source/lavoir en bordure du chemin rural du Bourg à Lagraulet.
" Ensemble source/lavoir de Bel Air lié à la pièce d'eau.( patrimoine classé )
" Petit pont en pierre sur le Riet, dans la perspective de la propriété des Demoiselles.
" Ferme ruinée entre Minge-Gagnat et Nougeyragut : four à pain.
" Ruines de l'ancienne tuilerie au lieu-dit Les Tuileries: restes de four de cuisson des briques; four à pain.
" Zone de Darriet : ruines de l'ancienne maison Desbarats, dite ancienne laiterie.( lors de la tempête de janvier 2009, le mur s'est écroulé) , Puits - source - pièce d'eau aménagée - aménagements de pierre sur le ruisseau du Riet- pont.
" Vivier de Courrens
" Puits au carrefour du chemin du Sable et de la route de Saint-Michel-de-Rieufret.
" Calvaire du presbytère.
" Croix sur la route de Saint-Selve à la station d'épuration (renversée, redressée en 2008).
" Bancs de pierre dans la petite rue du Bourg.
" Aménagements de lavoir en contrebas du pont de Saint-Morillon.
" L'édicule sur la place du village.( derrière l'église)
" Murs de pierre
Et ci-après quelques commentaires :
« Evidemment la page écrite en 2007 n’est pas un inventaire au sens strict du terme ; il s’agit d’un « échantillonnage » assorti de quelques justificatifs. Il y manque beaucoup de choses :
- le « travail » de chez Pacuaud Zopké,( voir page du site SIGM )
- le four à chaux( voir page du site SIGM )
- les maisons et leurs sites de Béthanie (ex Fournié), La Flouquette,( voir page du site SIGM ) , Camarset,
- Sources, lavoirs aménagements autour de Camarset
- La Flouquette dont le vivier est bien visible et où il y a quelques chances de retrouver le lavoir quelque part enfoui sous les ronces,
- Idem à Fournié où on n'a pas repéré le lavoir mais où le vivier est identifiable,
- Idem à Plantat : vivier, lavoir, four à pain à deux entrées….
- Lavoir de Dariet
- Empierrement du petit ruisseau en contrebas du vivier de Courens ( voir page du site SIGM ) ,
- le moulin du Gars ( voir page du site SIGM ) .
Pour un inventaire du Petit Patrimoine; quelques éléments explicatifs :
Le chemin rural du bourg à Lagraulet était, il y a encore peu, limité sur une partie de son cours par un talus qui en renforçait l'originalité. Ce talus a été récemment arasé par un propriétaire riverain.
En bordure de ce chemin, petit ensemble «source-lavoir» : bassin de pierre d'à peu près 4m*5m; source «bâtie », elle aussi en pierre, linteau chanfreiné; ensemble fortement dégradé par le propriétaire.
A quelques mètres de ce lavoir, très beau chêne de 3,5 m de circonférence. Ce bel arbre a la particularité d'être l'hôte (mycorhizé) de 6 sortes de bolets originaux: Boletus satanas, Boletus albidus, Boletus regius, Boletus queletii, Boletus jragans, Boletus luridus. Ce chêne a été assez blessé lors de l'arasement du talus par la lame du bulldozer.
De part et d'autre de l'actuelle piste de Jonquey (sur le cadastre de 1845: chemin de Castelnau de Cernès), un ensemble de tumulus a été identifié par Léo Drouyn lors de son passage à Saint-Morillon en 1857 (plans). Etaient relevés, distants d'à peu près 500 m, un groupe de huit, un groupe de trois, un isolé. Du groupe de 8 (sur Saint-Selve), 6 sont encore identifiables. Sur Saint-Morillon, le groupe de 3 est toujours visible; l'isolé n'a pu être repéré dans une zone broussailleuse.
Ces tumulus sont progressivement dégradés lors de l'exécution des travaux forestiers.
Par analogie avec des ensembles similaires qui, lors de fouilles, ont livré du matériel archéologique, nous pouvons affirmer que ces structures de terre sont des «monuments» funéraires protohistoriques.
En bordure de la route de Jeansotte, au lieu-dit La Tuilerie: traces d'un ensemble lié à la production des tuiles. Ruines d'une habitation avec ses dépendances, puits, four à pain séparé de la maison, ensemble très dégradé.
Plus loin, sous un amas de décombres embroussaillés, quelques éléments permettent d'identifier les restes des fours de cuisson des tuiles.
Les traces d'un chemin qui reliait cet espace à la jonction entre la route de Saint-Michel et la piste de Jonquey sont encore perceptibles (déchets de la tuilerie).
Encore plus loin on peut voir les zones de lagunes d'où était extraite l'argile. Il y a quelques années ces lagunes, en eau, constituaient un ensemble environnemental très intéressant.
Partiellement utilisées comme décharge sauvage, elles ont été asséchées.
Petit pont sur le ruisseau de ...:ce modeste petit pont est intéressant par la qualité de ses matériaux (très belle pierre), la qualité de sa construction. Parfaitement dans l'axe d'une trouée qui partait de l'ensemble des «Demoiselles », il montre un souci d'esthétique par le profilage des barres de pierre qui bordent le tablier (amont et aval).
Motte castra le de Luzier située en bordure du Gât Mort, près de sa confluence avec le ruisseau de Ce site est décrit par Léo Drouyn dans sa « Guienne militaire» comme un ensemble de 20 à 25 m de diamètre et de 6 à 8 m de haut avec, autour, les traces encore perceptibles d'un fossé.
Ce type d'aménagement est bien identifié sur la tapisserie de Bayeux (dite de la Reine Mathilde) relatant la conquête de l'Angleterre par les troupes du Duc de Normandie, Guillaume le Conquérant au XVème S. On y voit des mottes de terre identiques, surmontées de constructions en bois faisant office de tours de défense. Ce sont les ancêtres des châteaux
forts. Des structures identiques sont encore visibles dans notre région, à Cabanac, Hostens, Guillos, Cazeneuve, etc. D'autres, il ne reste que le nom du lieu-dit: «La Motte» ou « Le Castera ».
La Motte de Luzier est implantée dans une zone très marécageuse comme bon nombre de ces édifices. Un aménagement de ce type, au lieu-dit «La Motte », à Pineuilh (près de SainteFoy- la-Grande), implanté dans une ancienne tourbière, a fourni du matériel archéologique permettant de le dater avec précision des Xème et Xlème S (dendrochronologie).
La Motte de Luzier prouve l'existence d'un pouvoir seigneurial très ancien dans l'environnement proche du bourg de Saint-Morillon. L'achat par Montesquieu de la« Maison Noble de Luzier(l) », vassale du « Château de Landiras(l) », confirme le pouvoir seigneurial lié à ce lieu.
(1) Au sens de juridiction seigneuriale